À mon tour, je tiens à saluer votre travail, monsieur le Médiateur. J'avais d'ailleurs lu avec beaucoup d'intérêt votre rapport de 2009, dont l'avant-propos fait état de tous les points que vous venez d'évoquer.
L'état de la société française que vous venez de dresser ne nous surprend pas, car nous en sommes témoins dans l'exercice de nos fonctions sur le terrain. Les associations et les organismes que nous rencontrons nous disent ne plus pouvoir, en raison des normes et des procédures en vigueur, mener certains projets, par exemple en direction des personnes âgées ou des personnes handicapées. Il nous faut donc réfléchir aux moyens permettant de limiter les normes et les procédures, lesquelles, malheureusement, ont aujourd'hui pris le pas sur la situation des personnes.
La question du racisme social nous interpelle. Comme vous l'avez souligné, les bénéficiaires des aides ont le sentiment de n'en avoir jamais assez. Nous devons réfléchir à la façon de faire contribuer le maximum de nos concitoyens au bien-être de tous, car redonner de la dignité à tous implique que chacun prenne part au fonctionnement de notre société.
Selon les associations et les fédérations que nous avons auditionnées, la question qui se pose avant tout est celle de l'accès au droit. Comme elles nous l'ont expliqué, l'absence de réponse ou des délais trop longs usent progressivement les énergies et aboutissent à des renoncements qui créent des inégalités, des injustices et probablement des situations de violence. La mise en place, comme vous l'avez suggéré, de guichets regroupés dans un seul lieu, comme c'est le cas à Barcelone ou à Achicourt, pourrait constituer la première étape d'un dispositif facilitant l'accès au droit.