Nous voterons cette motion de rejet préalable, pour plusieurs raisons.
La première tient à l'état sanitaire réel du pays. Je suis dans une région, la Picardie, qui est la première en termes de mortalité infantile. Nous sommes aussi une des dernières régions du point de vue de la présence des médecins. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.)
Si cela vous fait rire, il faut le dire ! Il y a également l'étude du Secours catholique sur la pauvreté et sur les millions de gens qui ne peuvent pas se soigner aujourd'hui. Si vous ne l'avez pas lue, je vous conseille de le faire !
Je rappelle quand même que, dans un pays riche comme le nôtre, il y a 8 millions de pauvres. Voilà la réalité ! Et qu'est-ce que vous faites ? Est-ce que vous vous en prenez à ceux qui sont exonérés de cotisations patronales pour 36 milliards, milliards qui devraient revenir à la sécurité sociale ? Le président Séguin avait dit – vous vous en souvenez – que c'était une bénédiction, un effet d'aubaine qui ne créait pas un seul emploi dans les grandes sociétés qui licencient. Vous avez même refusé de taxer les stock-options – ou alors si peu.
Cela veut dire que vous refusez d'aborder la question du financement de la santé, alors même que vous avez décidé l'augmentation du forfait hospitalier et les déremboursements et alors que les profits des trusts pharmaceutiques sont tout à fait considérables !
C'est bien, pour la santé comme pour l'ensemble de votre politique, un choix de classe : rien pour les plus déshérités, les plus pauvres, les gens qui produisent des valeurs ; tout pour ceux qui continuent à se régaler. On a vu les résultats des entreprises classées au CAC 40 : 83 milliards de profits ! Ce n'est pas moi qui le dis : c'est tout à fait officiel.
C'est pourquoi nous voterons cette motion de rejet préalable. Vous ne retenez aucune des propositions qui permettent de lutter réellement contre le déficit de la sécurité sociale.