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Intervention de Christian Jacob

Réunion du 24 novembre 2010 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Jacob :

Nous serons également au rendez-vous du soutien à l'investissement, car il en va de notre compétitivité. Plus que jamais, l'épargne doit être mobilisée et destinée à nos PME, à nos TPE et à l'emploi productif.

L'audace réformatrice, c'est aussi rapprocher la justice de nos concitoyens en réfléchissant à la place des jurys populaires, notamment dans les décisions de remise en liberté qui préoccupent légitimement nos concitoyens. Quand tout a été tenté, la meilleure prévention, c'est, à mes yeux, la rapidité de la décision de justice et l'exécution implacable de la peine prononcée. En République, c'est au nom du peuple que la justice est rendue : les citoyens doivent y avoir une place centrale.

Après la crise financière et la crise économique, le chômage frappe près de un actif sur dix. C'est tout particulièrement vrai pour les jeunes et les seniors. Chacun d'entre nous peut en témoigner à travers son expérience d'élu de terrain : ce chômage est un véritable défi pour la cohésion nationale. Il sème le doute chez celles et ceux qui tentent d'entrer dans la vie active. Les entreprises qui ont une politique tournée vers la jeunesse, vers l'accès au premier emploi, doivent être reconnues et encouragées.

N'oublions pas, dans ce domaine, l'alternance et l'apprentissage, qui offrent les meilleurs taux de placement pour nos jeunes. La culture du diplôme, c'est bien, mais la culture du métier, c'est mieux. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Vous l'avez compris : pour nous, la cohésion sociale, c'est une fiscalité juste et équilibrée, c'est un regain de compétitivité pour nos entreprises et une politique de l'emploi tournée vers les plus fragiles. Ce n'est certainement pas ce tragique nivellement par le bas rebaptisé « égalité réelle » par le parti socialiste. Ce texte surréaliste a d'ailleurs fait hurler tous les gens raisonnables du parti socialiste, de Michel Rocard à Manuel Valls. Même François Hollande s'en est inquiété. Benoît Hamon et Martine Aubry nous ont ressorti les bonnes vieilles recettes de l'assistanat, en particulier la prime de départ en vacances pour les jeunes d'un montant de 200 euros. Personne ne doute que ce type de propositions ravira de bonheur le directeur général du FMI…

Mes chers collègues, ces recettes-là, vous les avez testées dans les années 80 et 90. Elles n'ont qu'une conséquence : enfermer les plus fragiles dans la pauvreté. C'est un constat d'impuissance que nous avons toujours refusé. Au coeur de notre politique sociale, nous mettons l'emploi, la formation, l'apprentissage. Voilà ce qui, par-dessus tout, nous distingue et nous sépare.

La cohésion sociale, c'est aussi la prise en compte de nos aînés qui perdent leur autonomie. Bien que notre politique familiale, qui fait notre fierté, nous permette d'avoir une démographie sans équivalent en Europe, la population des plus de soixante ans aura augmenté de 30 à 50 % en 2040. Une partie de ces personnes auront besoin d'être accompagnées et aidées pour vivre dans la dignité. C'est une réalité que nous ne pouvons pas ignorer, dans les villes comme dans les territoires ruraux. Voilà pourquoi nous soutenons la volonté du Président de la République d'engager courageusement la réforme de la dépendance.

Le débat s'ouvre. Tous les Français sont invités à y participer. Les parlementaires de la majorité y contribueront activement, en relayant les préoccupations de nos concitoyens, car cet enjeu sera déterminant au cours des prochaines décennies pour garantir la solidarité intergénérationnelle.

À ce propos. permettez-moi de prendre quelques instants pour rappeler l'ambition qui nous anime. Pour moi, pour mes amis députés, la réforme n'est pas l'ennemie du lien social. Elle est au contraire au service du lien social. Aujourd'hui, nous soutenons une profonde dynamique réformatrice pour la France, avec une obsession : défendre, conforter et accompagner notre modèle dans un monde qui bouge, un modèle qui conjugue croissance économique, progrès social et respect de l'environnement, qui, en un mot, place le développement durable au centre de nos priorités, un modèle où la diversité des territoires est valorisée comme un atout pour la nation tout entière.

Sous l'impulsion du Président de la République, la majorité s'est mise en ordre de marche. Avec une équipe gouvernementale resserrée, avec une majorité parlementaire rassemblée, nous nous sommes donné les moyens de relever les défis majeurs des mois qui viennent.

Monsieur le Premier ministre, vous avez engagé la responsabilité de votre gouvernement. Avec tous mes amis députés, je veux vous dire que nous voterons la confiance avec enthousiasme.

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