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Intervention de Maria Angela Holguin Cuellar

Réunion du 9 novembre 2010 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Maria Angela Holguin Cuellar, ministre des relations extérieures de la République de Colombie :

Monsieur Myard, je ne commenterai pas la situation du Mexique. Cependant, il y a deux semaines, à Carthagène, lors d'une réunion des pays d'Amérique Centrale et du Mexique, le président Calderon a signalé que 90 % des armes en circulation au Mexique ont été acquises légalement aux États-Unis.

Monsieur Roubaud, vous avez évoqué la production de drogue. Mais la consommation, en Europe et aux Etats-Unis, joue aussi un rôle dans la situation et nous ne voyons pas de politique forte pour la contrôler. Comme sur tous les marchés, tant que la demande est soutenue, la production suit. Du reste, même si vous n'y croyez pas, nous accomplissons beaucoup d'efforts pour essayer de réduire la production : nous continuons à procéder à des éradications manuelles et à des épandages aériens de glyphosate – sauf à la frontière équatorienne, compte tenu des problèmes que nous avons avec ce pays – car nous sommes convaincus de leur efficacité.

Nos ressources pétrolières viennent d'être découvertes, et il faudra un certain temps avant qu'elles soient pleinement exploitables. Nous espérons que cela arrivera fin 2011 et qu'il s'ensuivra une baisse du chômage. Du reste, le taux de chômage, depuis le mois d'août, est déjà tombé de 12 à 10 %, et le mouvement devrait se poursuivre. Nous consentons beaucoup d'efforts pour légaliser le travail et l'économie informelle. Nous cherchons, par toutes sortes d'interventions, à rendre le pays plus productif et à créer beaucoup d'emplois. Cela reste difficile car l'argent investi dans la sécurité représente quatre à cinq points du PIB, bien davantage que l'éducation et les programmes sociaux. Je ne viens pas vous réciter un conte de fée, le problème demeure, mais la sécurité du pays s'est beaucoup améliorée au cours des huit dernières années, avec pour résultat, l'année prochaine, le développement des secteurs du pétrole et des mines.

Monsieur Remiller, nous avons commencé à travailler avec nos voisins, en particulier le Venezuela, pour développer la coopération contre les narcotrafiquants, car la drogue transite par ces pays : celle qui arrive en Afrique du Nord passe par les Caraïbes, le Venezuela et le Nord du Brésil – où la situation est aussi très compliquée –, tout comme celle qui va aux États-Unis passe par l'Amérique Centrale. Nous travaillons très dur avec les armées et les appareils de sécurité de ces pays afin de les aider dans la lutte contre le trafic de drogues. Mais le marché est immense et, tant que la demande se maintient dans le monde entier, la solution n'est pas évidente pour les pays producteurs que sont la Colombie, le Pérou ou la Bolivie.

À propos du Venezuela, permettez-moi d'être prudente. Nous avons multiplié les efforts pour parvenir à de bonnes relations et nous continuerons dans cette voie. Une commission de sécurité communique au Venezuela toutes les informations détenues par la Colombie, qu'elles concernent les FARC, l'ALN ou les narcotrafiquants. Nous avons perçu des réactions positives : plusieurs gros narcotrafiquants ont été interpellés ces derniers mois.

Monsieur Boucheron, la Cour constitutionnelle colombienne a jugé inconstitutionnel l'accord relatif à la mise à disposition de bases aériennes signé par notre gouvernement avec les États-Unis, estimant qu'il avait valeur de traité international et devait par conséquent être examiné d'abord par le Sénat et le Congrès. Mais nous réfléchissons à la question avec les États-Unis car il n'est pas impossible que les traités en vigueur nous permettent de répondre à cette demande de coopération.

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