Oui, mais le fait que ces technologies existent implique que l'on prenne position. Il faut réfléchir dès qu'on les voit apparaître. Moi qui ne suis pas une experte de la haute fréquence, j'en ai entendu parler en 1995. Dès lors qu'on aperçoit des signaux, il y a des gens qui savent ce qu'on en fera. Il ne faut pas penser nécessairement haute fréquence, mais réfléchir globalement à l'impact des nouvelles technologies, à la manière de les gérer et de les prévoir, pour organiser le marché en les prenant en compte.
Au sujet de la haute fréquence, il faut encore poser la question des dark pools, que l'on a créés sans leur fixer de règles de fonctionnement, ce qui laisse la place au dumping et aux flash orders. Dans ces conditions, comment parler de « meilleur prix » ? Il n'y a même plus de prix. Il faut le vérifier en même temps sur dix marchés, mais le marché ne joue même plus son rôle, qui est justement de finir par générer un prix.
Lors du krach du 6 mai, le New York stock exchange (NYSE) a fermé, mais pas les autres places. Or on ne peut pas prendre une initiative ponctuelle sur les marchés financiers sans anticiper, même partiellement, ses conséquences. La création de ces places est peut-être une bonne chose, mais il n'est pas possible de les laisser mener la même activité que les marchés en les dotant de règles de fonctionnement différentes.