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Intervention de Nicole El Karoui

Réunion du 13 octobre 2010 à 17h00
Commission d'enquête sur les mécanismes de spéculation affectant le fonctionnement des économies

Nicole El Karoui, professeur à l'Université Paris VI :

Tant pis si ma réponse vous paraît naïve : ces ordinateurs existent. Ils nourrissent des interrogations récurrentes dans le monde de la finance. La puissance des calculateurs augmente de 1,95 % tous les deux ans et la masse investie dans les marchés augmente pratiquement en parallèle. J'ai entendu parler des données haute fréquence dès 1995, quand une petite société essayait de les traiter. C'est souvent par le biais des stages que nous avons été au courant de ce qui se préparait. Les premiers stages avec des données de haute fréquence, destinées au trading pour compte propre, sont apparus entre 2000 et 2002. Où était le régulateur à cette époque ?

J'ai proposé d'associer des techniciens à la veille technologique de la surveillance. Si l'on ne peut pas toujours anticiper, il faut du moins accompagner les développements technologiques.

La finance est devenue le premier utilisateur de temps de calcul, dont une très grande part est consacrée à la surveillance des risques. Le nombre de calculs à opérer pour générer la value at risk à un an sur le risque de contrepartie, que nous venons d'introduire, est faramineux. Au sein d'un établissement pour lequel je fais du conseil, seule une astuce a permis d'éviter d'acheter quelque deux cents ordinateurs, qui, autrement, auraient été nécessaires. Chaque fois qu'on augmente la surveillance, on utilise les opportunités qu'offre l'évolution.

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