La réalité m'apparaît différente. Il y a un décalage entre les discours théoriques et la réalité sur le terrain. Je souhaiterais citer l'exemple des Comores où je me suis rendu récemment. Le maître d'ouvrage dicte quelquefois ses règles. La coopération bilatérale comme multilatérale y reste modeste. La coopération décentralisée butte sur le fait que les collectivités locales ne sont pas en mesure de mener les projets. Le co-développement qui tend à mobiliser les ressources de la diaspora est une piste sérieuse car ces ressources représentent un montant supérieur au budget de l'Etat.
Je citerai le cas d'une route sur l'île d'Anjouan. Le projet est ancien et concerne seulement 6 000 habitants dans une zone enclavée. Je me pose la question de la faisabilité de ce projet car les exportations de produits alimentaires qu'il pourrait faciliter vers Mayotte sont impossibles pour des raisons sanitaires alors que Mayotte est à 40 % de suffisance alimentaire.