Outre que j'aurais été plus enclin à signer une proposition de loi relative à la neutralité politique des journalistes, je considère en l'occurrence que trop de loi tue la loi.
Par ailleurs, si l'indépendance des rédactions était menacée, je puis vous assurer, en tant que membre de la majorité et au vu de la façon dont nous traitent les médias, que cela se saurait.
Enfin, l'instauration d'un scrutin de défiance ne serait pas sans effet pervers, la « cogestion » de fait des journaux risquant d'éloigner de la presse de grands groupes capitalistiques soucieux de s'engager dans un véritable projet rédactionnel, et pas seulement d'engranger des profits. Le récent remerciement de la directrice de la rédaction d'un quotidien atteste déjà d'une situation difficile, que l'adoption de cette proposition de loi ne ferait qu'aggraver en faisant fuir d'éventuels repreneurs et en affectant aussi bien la composition des rédactions que l'éthique journalistique.