Parce que les grands producteurs de lait ont toujours eu des marchés nationaux organisés. Il y a très peu d'échanges internationaux. Le marché mondial du lait est marginal : beurre, poudre, fromages de garde… Le prix mondial est le prix de revient du producteur le plus efficient, c'est-à-dire la Nouvelle-Zélande. Les États-Unis ont un système organisé, avec une loi laitière. L'Europe avait les quotas laitiers. Il existe une cotation du lait à Chicago, mais sans grande importance parce que, pour qu'un marché dérivé fonctionne, il faut des spéculateurs et que cela ne s'est jamais développé dans le lait. Le 18 octobre s'est ouvert à Euronext un marché à terme de la poudre de lait écrémé. À mon avis, cela ne fonctionnera jamais. En revanche, certains marchés à terme nous seraient très utiles, même si je doute qu'ils se mettent en place. Aux États-Unis, les grandes productions animales ont des marchés dérivés : longe de porc congelée, carcasse de bovin, bétail vivant… L'Europe gagnerait à avoir un marché à terme du porc, car on voit toutes les limites du marché au cadran. Le marché à terme permet presque d'éteindre les tensions sur les marchés physiques, parce que sa fonction anticipatrice permet de donner un prix pour l'avenir.