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Intervention de François Sauvadet

Réunion du 8 avril 2008 à 15h00
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Sauvadet :

De nombreuses ONG françaises sont également présentes sur le terrain, certaines parfois depuis plus de trente ans, et elles y font un travail formidable que je tiens à saluer – je m'exprime ici sous le contrôle du ministre des affaires étrangères. Notre pays, monsieur le Premier ministre, vous l'avez rappelé, y est reconnu pour son intervention dans les secteurs de la santé, de l'éducation, des transports et de la formation, et pour son aide indispensable. Notre façon d'être, de communiquer avec les populations locales, notre attitude et ce que représente la France en termes de valeurs sont une réelle plus-value pour l'effort de pacification dans ce pays.

La question nous est très directement posée, monsieur Hollande : faut-il cesser cet effort ? Au-delà de nos actions que nous devons poursuivre, notre engagement militaire répond à d'évidentes problématiques de sécurité. Le terrorisme international, je le disais à l'instant, a son terreau dans les zones tribales, notamment de part et d'autre de la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan. La guérilla talibane s'est intensifiée en 2007, marquant clairement sa volonté de reconquête du pays. Certaines zones du sud afghan sont retombées aux mains des talibans. C'est pourquoi, il est capital de mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour que l'Afghanistan cesse d'être le foyer du terrorisme international.

Il serait irresponsable – et je pèse mes mots, monsieur Hollande – de laisser le champ libre au retour des talibans. Le régime taliban est l'une de pires dictatures au monde. J'ai notamment en mémoire la violation des droits élémentaires des femmes et l'entreprise de purification culturelle. Nous avons une responsabilité collective.

Depuis 2001, la communauté internationale s'est beaucoup investie et les efforts menés au cours de ces sept années ont porté leurs fruits, même si la situation reste tendue. Des progrès incontestables – vous l'avez opportunément rappelé, monsieur le Premier ministre – ont été accomplis dans tous les domaines de la vie quotidienne des Afghans. Je tiens à rappeler que 4 000 kilomètres de routes ont été construits, 6,4 millions d'enfants sont désormais scolarisés, contre 900 000 en 2001 ; des millions de réfugiés ont pu revenir ; la santé et l'espérance de vie de la population se sont clairement améliorées et la mortalité infantile a baissé, notamment grâce aux vaccinations contre les maladies infantiles. La France a clairement pris sa part dans cette évolution et j'adresse ici un message aux soldats français engagés sur le terrain, qui remplissent des missions de sécurisation ainsi que d'encadrement des troupes afghanes. (Applaudissements sur les bancs du groupe Nouveau Centre et du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Ils ont besoin non d'un vote de censure, mais de soutien dans la mission périlleuse et difficile qu'ils conduisent, au nom de la France, aux côtés de quarante autres nations.

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