Pourtant ceux qui nous gouvernent, et que vous soutenez, madame Hostalier, sont incapables de faire cette analyse, car leurs positions ne relèvent pas du champ de la rationalité, de l'analyse et de la réflexion, mais de la croyance, de la foi aveugle et de l'adoration du Veau d'or. Là se situe la différence fondamentale entre eux et nous. Alors que certains ont accumulé des fortunes considérables, nous côtoyons tous dans nos circonscriptions des familles qui ne s'en sortent plus parce que le coût de la vie a augmenté et que les revenus ont stagné du fait d'une injuste répartition des richesses. On peut parler d'un phénomène de masse de salariés pauvres ; il ne s'agit pas d'une hallucination : ceux qui travaillent sont de moins en moins bien rémunérés pour leurs efforts.
Madame Lagarde, j'ai noté que vous avez affirmé avoir fait le choix de la transparence et de la vérité. Est-ce que cela n'allait pas sans dire ? Le fait que vous éprouviez le besoin de nous rappeler ce choix crée une suspicion autour de cette sincérité sans cesse proclamée.
L'autre jour, nous avons appris qu'un membre du Gouvernement avait décroché son téléphone durant une séance de questions pour s'enquérir de l'imposition de M. Forgeard. Madame Lagarde, puisque M. Hirsch a pu s'informer de l'état de la fortune de l'un des responsables de l'extension du chômage en France, de l'un de ceux qui en ont largement profité, vous pourriez peut-être téléphoner, vous aussi ? Puisque vous prétendez faire payer les riches, je voudrais savoir ce qu'il en est pour MM. Gérard Mulliez, Bernard Arnault, Mme Liliane Bettancourt, MM. Romain Zaleski, Robert Louis-Dreyfus, Bertrand Puech, François Pinault, Serge Dassault, les familles Duval et Aubert, MM. Alain Wertheimer, Jacques Servier, Robert Halley, Emmanuel Besnier, Philippe et Jacques Bourriez, Pierre Castel, Vincent Bolloré – n'est-ce pas celui qui a un yacht ?