Notre collègue Chantal Robin-Rodrigo m'a priée de lire sa question qui concerne les jeunes, les grands absents de votre politique, dit-elle.
En deux ans, leur taux de chômage de longue durée a explosé à 72%. Leur taux de chômage moyen atteint 25 %, et même deux fois plus dans les banlieues. Le chômage de masse frappe d'abord la jeunesse. L'entrée dans la vie active est de plus en plus difficile et se fait souvent dans la précarité. L'inquiétude et l'angoisse minent toute une génération, durement frappée par la pauvreté : 20 % des 18-24 ans ont un revenu inférieur à 60 % du revenu médian, constat affligeant. Et les mesures prises par le Gouvernement sont insuffisantes : l'accès au RSA jeunes est si restrictif qu'il ne devrait pas bénéficier à plus de 3% des 18-25 ans. Comment dans ces conditions, parler de nouvelle avancée sociale ? À quand des mesures budgétaires concrètes en faveur de notre jeunesse ? À quand une politique de l'emploi luttant efficacement contre les discriminations et l'emploi précaire ?
Vos discours sur la solidarité envers les plus fragiles sont eux aussi en contradiction avec la réalité, poursuit notre collègue. Pis, dit-elle, l'État ne respecte pas ses engagements, notamment ceux qu'il a pu prendre dans les conventions annuelles d'objectifs et de moyens signées avec les conseils généraux et Pôle Emploi, fixant le nombre de contrats uniques d'insertion cofinancés par les départements pour faciliter l'insertion des bénéficiaires du RSA. Dans les Hautes-Pyrénées, l'État refuse de revoir à la hausse le nombre de contrats, fixé à 338, alors que les besoins vont croissant. Résultat : le conseil général, sans aucune marge de manoeuvre, est contraint d'arrêter toute nouvelle embauche dans le secteur non marchand et ne peut envisager pratiquement aucun renouvellement au profit des ateliers et chantiers d'insertion. L'État tiendra-t-il parole dans le cadre des conventions qu'il a signées avec les départements ? Débloquera-t-il de nouveaux contrats ?