Monsieur le ministre, vous avez à juste titre déclaré avoir réussi la réforme des lycées en classe de seconde et il faut se réjouir que, pour la première fois, deux heures de soutien et d'approfondissement figurent dans le temps scolaire hebdomadaire. Mais les proviseurs ont souvent souhaité sauver les langues anciennes et les options artistiques, si bien que les lycéens se retrouvent avec des emplois du temps excessifs, allant souvent bien au-delà des 35 heures. La réflexion en cours sur les rythmes scolaires devrait être l'occasion de réduire d'une à deux heures par semaine la durée d'enseignement. Les élèves de cet âge n'ont pas la capacité de suivre des cours jusqu'à dix-neuf heures, ce qui est le cas aujourd'hui dans un grand nombre d'établissements. Une telle mesure ferait opportunément gagner 4 000 postes, au moment où vous vous efforcez, et je vous soutiens complètement, monsieur le ministre, de ne pas compenser un départ sur deux à la retraite, conformément à l'engagement pris par la majorité. L'économie ne serait pas négligeable et rendrait service à un grand nombre de lycéens de notre pays.
Un mot sur les écoles primaires en langue régionale, du type Calandretas ou Diwan. Elles ont certes besoin de se développer mais les crédits dont elles bénéficient sont pris sur ceux de l'enseignement privé sous contrat, ce qui n'est pas normal compte tenu des difficultés que celui-ci rencontre pour organiser la prochaine rentrée. Il faudrait réfléchir à une ligne de crédits spécifique.
En ce qui concerne les AVS, je rejoins les remarques qui ont été faites. Il serait nécessaire d'en faire un véritable métier qui couvrirait l'accompagnement dans les écoles, dans les maisons de retraite ou dans les entreprises, dans le cadre du tutorat. Il faudrait accélérer la réflexion qui a été engagée parce que l'on ne peut pas laisser dans une telle situation de précarité des personnes souvent remarquables ; et créer des parcours pour qu'elles ne restent pas toute leur vie professionnelle affectées à une classe.
Quel est votre avis sur les « Cordées de la réussite » qui sont, à mon avis, un succès en matière d'égalité des chances ? Quel sort réservez-vous à ces expériences exemplaires, telles que celle qui consiste à faire prendre en charge par des élèves de classe préparatoire des élèves de collège vivant dans des zones difficiles ?
Je conclus par une suggestion que je vous avais faite, monsieur le ministre, concernant la culture. Vous avez voulu que soit désigné dans chaque établissement un référent culture, et c'est une bonne chose, mais pour que les élèves accèdent à la culture, il faut faciliter leur transport. Il serait bon que les élèves de l'éducation nationale bénéficient de tarifs avantageux, notamment auprès de la SNCF. Sans doute la signature d'une convention avec les transporteurs publics pourrait-elle être un moyen d'y parvenir.