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Intervention de Colette Langlade

Réunion du 2 novembre 2010 à 21h30
Commission élargie : commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, commission des affaires culturelles et de l'éducation, commission des affaires économiques, commission du développement durable et de l'aménagement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaColette Langlade :

J'aborderai successivement trois thèmes : les crédits pédagogiques, le CPRDF et l'orientation.

De nombreux rapporteurs ont à juste titre qualifié l'enseignement professionnel de mal-aimé du système éducatif français. Dans notre pays, son prestige est inférieur à celui de l'enseignement général, ce qui, malheureusement, contribue souvent à faire de l'orientation vers les filières professionnelles une orientation par défaut. Si, comme on vient de le dire, les crédits budgétaires de la mission « Enseignement scolaire » ne croîtront que de 0,11 % en valeur compte tenu de l'inflation, que dire du programme 141 « Enseignement scolaire public du second degré », et plus particulièrement de la dotation destinée à l'enseignement professionnel ? Les crédits pédagogiques consacrés à l'achat de manuels et de matériel informatique, ou au remboursement de frais de stage, accusent une baisse de 5,14 %, passant de 91 à 86 millions d'euros.

L'élaboration des PRDF a permis de mieux cerner la future carte des formations professionnelles, mais il aura fallu cinq ans. Encore ne permet-elle pas de combler le décalage entre les attentes locales et les formations existantes. Comment envisagez-vous de mieux faire travailler ensemble les recteurs d'académie, chargés de cette carte, et les régions, chargées, elles, des infrastructures matérielles ? Une collaboration insuffisante entre les deux entraîne des difficultés pour adapter l'offre aux besoins de formation, difficultés dont les élèves sont les premiers à pâtir. Comment envisagez-vous donc cette collaboration, monsieur le ministre, sachant que les régions vont bientôt fortement dépendre des dotations de l'État ?

L'orientation est décisive pour maîtriser son parcours, réussir sa formation initiale, s'insérer dans le monde du travail et dans la société, d'où la nécessité de construire un véritable service public en la matière et de le doter d'un pilotage efficace. On constate au moment de la rentrée que beaucoup de jeunes se retrouvent dans des filières qui ne correspondent pas à leurs voeux parce que la logique qui a présidé à l'orientation est souvent celle du remplissage des classes, indépendamment du projet de l'élève.

L'action n° 8 « Information et orientation » ne représente, comme en 2010, que 1 % du budget. Elle n'est pas assortie d'objectifs, ni d'indicateurs de performance. Elle est évoquée seulement dans l'objectif 1, « Conduire le maximum d'élèves aux niveaux de compétences attendues en fin de scolarité et à l'obtention des diplômes correspondants », et dans l'objectif 4 « Favoriser la poursuite d'études ou l'insertion professionnelle des jeunes à l'issue de leur scolarité secondaire ».

Il y a quelque chose de paradoxal à vouloir valoriser la filière professionnelle et à la réformer en alignant symboliquement le parcours en lycée professionnel sur celui du lycée d'enseignement général et technologique. La réduction des postes est l'un des objectifs prioritaires du ministère de l'éducation nationale, mis largement à contribution pour la réduction drastique du nombre de fonctionnaires. On ne peut que regretter que la réforme du bac pro n'ait pas donné lieu à une réflexion sérieuse et étendue sur les pratiques pédagogiques à promouvoir dans les lycées professionnels. Il est à craindre aussi que le changement du mode de recrutement de leurs professeurs – le passage à la mastérisation – n'aggrave les tensions.

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