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Intervention de Jérôme Lambert

Réunion du 26 octobre 2010 à 17h00
Commission élargie : commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Lambert :

rapporteur pour avis de la Commission des lois. Monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, les crédits demandés pour la mission « Administration générale et territoriale de l'État » dans le projet de loi de finances pour 2011 s'élèvent à 2,571 milliards d'euros en autorisations d'engagement et à 2,450 milliards en crédits de paiement, soit une diminution respective de l'ordre de 26 millions et de 145 millions d'euros par rapport à 2010. Cette baisse se concentre sur deux programmes : le programme « Administration territoriale » à cause principalement d'un transfert de plus de 68 millions d'euros vers un nouveau programme relevant de la mission « Direction de l'action du Gouvernement » ; et le programme « Vie politique, cultuelle et associative », lequel est très sensible aux échéances électorales. Ce dernier programme devrait être moins sollicité en 2011 puisqu'en 2010 ont eu lieu les élections régionales qui ont coûté environ 150 millions d'euros au budget de l'État. Les élections cantonales de 2011 sont budgétées pour 90 millions d'euros.

Dans le même temps, le plafond d'emploi de la mission connaîtra une nouvelle réduction, de l'ordre de 700 équivalents temps plein, comme en 2010 et 2009. Cette importante diminution tient principalement au fait que près de 78 % des départs à la retraite ne sont pas remplacés. Le taux de non-remplacement est donc très largement supérieur à un sur deux depuis trois ans. Seuls les personnels des cultes échappent à cet effort. C'est un mauvais record, monsieur le secrétaire d'État. Comme l'a dit notre rapporteur spécial, les chiffres conduisent à s'interroger sur la limite à ne pas dépasser pour conserver une administration en état de bon fonctionnement.

La réforme de l'administration territoriale a connu une étape importante en 2010 avec la mise en place des directions départementales interministérielles. J'ai pu mesurer, à l'occasion d'un déplacement dans la préfecture du Vaucluse, l'engagement des directeurs départementaux pour que cette réforme soit une réussite et l'importance de ce regroupement qui doit dégager des synergies nouvelles entre les agents et les services provenant de ministères différents. D'une manière générale, même si les responsables de l'administration sont tout à fait disposés à appliquer les directives du mieux qu'ils peuvent, des questions se posent encore quand il s'agit de marier pour ainsi dire une carpe et un lapin, des administrations qui ont des cultures différentes. Il est encore trop tôt pour tirer un bilan mais il faudra y regarder d'un peu plus près.

L'administration territoriale a été particulièrement sollicitée dans le cadre de l'application des premières mesures de la RGPP, la réforme de la délivrance des titres ayant été engagée dès 2009 avec le passage à l'immatriculation à vie des véhicules et au passeport biométrique. Les changements devraient se poursuivre avec l'application des décisions du dernier conseil de modernisation des politiques publiques, qui s'est tenu le 30 juin 2010, et la refonte de la fabrication et de la gestion du permis de conduire, ou encore la mise en place de la carte nationale d'identité électronique dans un délai qui n'est pas encore défini.

L'administration territoriale a su faire preuve d'une capacité d'adaptation remarquable au moment même où lui étaient demandés des efforts budgétaires considérables et réguliers, tant en termes de crédits de fonctionnement que de plafond d'emploi. La nouvelle norme de croissance – zéro valeur – des dépenses du budget général, qu'il lui est proposé d'appliquer sur la période de programmation pluriannuelle 2011-2013, impliquera encore pour la mission AGTE une réduction tendancielle des crédits et des effectifs. Il ne faudrait pas qu'une application trop systématique ou trop dogmatique des choix budgétaires conduise à exténuer notre administration territoriale au point de neutraliser ses efforts en faveur de l'accueil et des relations avec les usagers.

Comme c'est la règle, j'ai posé de très nombreuses questions à vos services et pratiquement toutes ont reçu des réponses satisfaisantes qui figurent dans mon rapport. En vue de la présente réunion, j'ai préparé quelques autres questions.

Est-il envisagé de modifier les indicateurs de performance du programme « Administration territoriale » pour tirer les conséquences de la réforme de l'administration territoriale de l'État ?

Dans la perspective actuelle de diminution des crédits de fonctionnement et d'investissement, ne serait-il pas nécessaire d'autoriser la fongibilité des crédits de la mission AGTE pour donner aux gestionnaires de terrain une marge de manoeuvre, à laquelle ils aspireraient ?

Le passage au système d'immatriculation à vie des véhicules était censé alléger les tâches des préfectures. Or un grand nombre d'usagers continuent de s'adresser à elles. Cette tendance s'explique notamment par le fait que certains professionnels accrédités font payer la prestation d'immatriculation, qui coûte alors plus cher que quand on s'adresse à la préfecture, et par les difficultés qu'éprouvent les usagers à entrer en contact avec l'ANTS en cas de difficultés. Je pense en particulier à une affaire qui s'est déroulée en partie dans le Vaucluse dans laquelle des usagers qui avaient payé leur immatriculation à une personne douteuse – la justice est saisie – vont devoir payer une deuxième fois. Quelles sont les pistes d'évolution pour alléger les tâches des préfectures ?

Enfin, l'an dernier, des crédits de la réserve parlementaire ont été imputés sur le programme « Vie politique, cultuelle et associative » à hauteur de 109 000 euros pour la vie associative et de 226 500 euros pour la vie cultuelle. Quelles sont les associations qui ont bénéficié de ces crédits ? À quoi ont servi les crédits destinés à la vie cultuelle ?

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