Je souhaite également saluer la qualité de l'analyse des collaborateurs de la Commission des finances. Il y a deux ans, en effet, vous aviez jugé excessif le pessimisme des prévisions d'évolution de la dette contenues dans le rapport spécial qu'ils avaient contribué à préparer. Depuis, ces prévisions se sont confirmées presque chiffre pour chiffre ! Bref, nous avions déjà mis en exergue l'explosion et le caractère insoutenable de la dette de l'État.
Par ailleurs, si le besoin de financement de l'État est affiché en diminution, c'est à celle du déficit budgétaire que nous le devrons, je vous en donne acte. Permettez-moi néanmoins de formuler quelques réserves. Compte tenu de la stratégie de réduction des dépenses suivie en France et en Europe, il est à craindre qu'un trou d'air ne vienne freiner la croissance dans les mois à venir. Comme les taux d'intérêt ont tendance à augmenter, donc à accroître la charge de la dette, je redoute que le Gouvernement ne se retrouve l'an prochain avec un déficit subi et non plus voulu, ou accepté, comme cela a été le cas avec le plan de relance.
La dette risque donc de peser longtemps sur les comptes publics. Nonobstant les inflexions que vous affichez en matière de réduction du déficit budgétaire, on a créé ces dernières années un tel socle de dette que l'alourdissement de la charge paraît implacable.
Enfin, les équipes de l'Agence France Trésor, dont j'ai salué tout à l'heure le professionnalisme, ont pour objectif de capter l'épargne mondiale. Dans le contexte macroéconomique que j'ai évoqué, pensez-vous que la dette française pourra améliorer son attractivité ?