Devant une commission américaine similaire à la vôtre, M. John Paulson, qui est devenu une star aux États-Unis pour avoir anticipé la crise des subprimes et celle de l'euro, a souligné que sa société financière avait multiplié par dix le nombre de ses employés en trois ans et en a conclu qu'elle contribuait à la bonne santé de l'économie américaine. J'ai vérifié les chiffres : de fait, les effectifs de Paulson & Co. sont passés de 7 à 70 personnes…
On parle beaucoup de jobless recovery. Les banques centrales ont réagi à bon escient, en n'hésitant pas à prendre des risques ; les banques commerciales étaient prêtes à faire leur travail. Le problème, c'est que la masse de liquidités disponibles a été très vite siphonnée et placée au mauvais endroit.
Je ne suis pas d'accord avec le FMI quand il recommande aux États de continuer à recapitaliser les banques. Les États n'en ont plus les moyens et, de toute façon, le problème n'est pas là : il est urgent de restructurer l'industrie financière, de rétablir des barrières entre les activités, voire de mettre en place des incitations fiscales – même si je reconnais que celles que nous avions préconisées dans la note de l'Institut Montaigne peuvent paraître extrêmes. Sinon, nous irons droit à une nouvelle crise.