C'est tout à fait exact. Le problème, c'est que le phénomène se reproduit à nouveau.
Ce qui se passe n'a rien à voir avec une quelconque théorie du complot. Le 6 mai 2010, lors du « flash krach » à la Bourse de New York, 1 000 milliards de dollars ont été effacés en valeur boursière en l'espace de vingt minutes. Après quatre mois d'enquête, la Securities and Exchange Commission (SEC) et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) ont conclu qu'il n'y avait eu aucune erreur technique, mais que le krach était la conséquence de l'exécution très rapide d'un ordre de transaction massive ; à Wall Street, les deux tiers des transactions boursières sont en effet exécutées par des algorithmes, c'est-à-dire des robots, qui fractionnent les ordres au millième de seconde. Quelle autorité de marché, même supra-équipée, peut contrôler des flux si rapides ? Comment, dans ces conditions, détecter des pratiques de front running ? Si un client donne l'ordre d'acheter pour 100 millions d'actions, rien n'empêchera sa banque, avec un bon algorithme, d'acheter le titre sur ses fonds propres juste avant ! Aucune autorité de marché dans le monde ne dispose de l'équipement nécessaire pour contrôler et sanctionner une manoeuvre de ce type.