Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission des finances, mes chers collègues, le projet de loi de finances pour 2009 intervient dans un contexte financier extrêmement grave et une conjoncture mondiale exceptionnellement difficile. La crise financière menace désormais l'économie réelle. Dans ces circonstances, il était important d'agir et de réagir rapidement.
Ce projet de loi subit la crise, mais il doit aussi en atténuer les impacts sur l'économie. C'est tout l'enjeu du débat qui nous rassemble. Ensemble, nous pouvons et nous devons démontrer que la politique a encore un sens.
Cette crise marque, en effet, le véritable retour du politique. L'accord historique du sommet de l'Élysée du l2 octobre dernier est le fruit d'un véritable volontarisme politique. Ce sommet a prouvé que l'Europe politique pouvait exister et qu'elle était capable d'apporter une réponse rapide et concrète aux problèmes que nous rencontrons, pour autant qu'elle ait un chef à sa mesure.
Le politique était également de retour à New York, le week-end dernier, et nous pouvons nous réjouir que le chef de l'État ait réussi à convaincre son homologue américain d'organiser des sommets internationaux sous l'égide de l'ONU afin de poursuivre les réflexions sur la refondation de notre économie au plan mondial.
Enfin, le politique était de retour, ce matin à Strasbourg, lorsque le chef de l'État a, devant le Parlement européen, appelé de ses voeux la création d'un Gouvernement économique de la zone euro afin de pouvoir disposer d'interlocuteurs identifiés.
L'idée d'instaurer un pilotage politique de la zone euro – une gouvernance économique – face à la Banque centrale européenne va dans le sens d'une évolution indispensable des rapports entre l'économie et le politique et permettra de ne pas retomber dans les erreurs et les errements du passé.
Le signe important envoyé, la semaine dernière, par les principales banques centrales de la planète, lorsqu'elles ont diminué d'un demi-point leurs taux d'intérêt de manière coordonnée a déjà produit des effets positifs sur l'économie. Cela doit pouvoir se reproduire et la question du niveau des taux d'intérêt ne doit plus être taboue. Face à la crise, les dogmes doivent tomber !
Ce retour du politique, nous le devons assurément au président Sarkozy, qui, fidèle à sa méthode, a su démontrer, une nouvelle fois, sa capacité de mobilisation et sa maîtrise des situations de crise.
Face à ce constat, le réalisme, le courage et la sincérité s'imposaient dans l'élaboration du budget pour 2009 ; vous y avez répondu, madame la ministre, monsieur le ministre. Le principe de la stabilisation des dépenses de l'État figure de manière claire et explicite dans ce projet de loi de finances. En effet, la hausse des dépenses de l'État, fixée à 2 % correspond strictement à la prévision d'inflation retenue dans ce texte alors même que les charges de la dette et les prélèvements sur recettes au profit de l'Union européenne augmentent. À cet égard, cette stabilisation des dépenses doit beaucoup à la révision générale des politiques publiques qui permettra d'accomplir un effort sans précédent que je veux saluer ici, et de dégager des économies et des gains de productivité substantiels pour l'État.
Sur le fond, il me semble évident que la crise internationale conforte l'idée que l'adoption de réformes structurelles doit, plus que jamais, se poursuivre et s'amplifier. Dans ce contexte difficile, le Gouvernement aurait pu décider d'ajourner les réformes nécessaires à notre pays, d'occulter la question du financement des réformes importantes que nous avons votées ou de renoncer à changer un système qui a échoué. Tel n'a pas été le choix du Président de la République, du Premier ministre et des ministres de l'économie et du budget, et je tiens à saluer cette action et ce courage.