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Intervention de Bérengère Poletti

Réunion du 29 octobre 2010 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2011 — Article 40

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérengère Poletti, rapporteure de la commission des affaires sociales pour le secteur médico-social :

Je ne dis pas que c'est atroce, mais certaines femmes souhaiteraient que leur accouchement se passe différemment, et il faut respecter leur souhait, même si on ne le partage pas. Pour ma part, l'environnement médical me sécurise, mais un environnement hypermédicalisé peut générer un stress chez certaines femmes et entraîner parfois des dystocies, c'est-à-dire des difficultés dans l'accouchement, des pathologies, voire un nombre excessif de césariennes. Il faut savoir entendre l'expression de ces femmes, qui souhaitent qu'on leur permette de choisir un environnement moins stressant, plus physiologique.

Bien entendu, il faut veiller à ce que les équipements nécessaires en cas d'urgence se trouvent à proximité ; nous ne sommes pas idiots ou naïfs. Faut-il que ces maisons soient dans l'hôpital ou près de celui-ci ? Je l'ignore, mais, dans de nombreux hôpitaux, les services sont dispersés dans différents pavillons. J'ai travaillé dans un établissement, par exemple, où l'anesthésiste devait traverser tout l'hôpital pour se rendre dans le service.

Par ailleurs, les sages-femmes sont formées. Elles ont des compétences reconnues et apprennent d'ailleurs certains gestes au médecin obstétricien. Elles savent pratiquer une délivrance artificielle, s'occuper d'un nouveau-né. Au reste, pour tout dire, durant les gardes, la nuit ou le week-end, il est assez rare que les médecins soient présents en permanence. N'oublions pas que les sages-femmes exercent une profession médicale. Leur responsabilité est, certes, limitée à leur domaine d'activité, mais elles ont été formées pour réagir à l'urgence.

En conclusion, il serait dommage de renoncer à cette expérimentation et de ne pas offrir à des femmes ce qu'elles iront chercher ailleurs. Lorsque j'exerçais en libéral, certaines femmes m'ont demandé d'accoucher à domicile. J'ai refusé, car j'estime que c'est dangereux. Mais si, grâce à cette expérimentation, on répond à leur demande dans des conditions de sécurité satisfaisantes, nous aurons, me semble-t-il, progressé.

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