Ils ont triplé, vous avez raison.
On ne peut pas accepter cette explosion des dépassements d'honoraires, et penser que nos concitoyens vont continuer à pouvoir se soigner, quel que soit leur revenu. La réalité est là : de plus en plus de Français sont obligés de renoncer à des soins ou de les reporter, puisque ces dépassements d'honoraires ne sont presque pas pris en charge par les complémentaires, ce qui est logique, et les rares fois où ils sont pris en charge, les montants de cotisation sont tels que peu de nos concitoyens peuvent les payer.
L'IGAS note dans son rapport que si les dépassements d'honoraires baissaient des trois quarts, le renoncement aux soins ou les reports de soins diminueraient. Or, ils concernent aujourd'hui 26 % des Français.
J'ai bien peur que ce débat soit sans fin, mais nous demandons avec constance qu'une vraie volonté politique impose une limite à ces dépassements d'honoraires, et que l'on n'en reste pas au « tact et mesure ». Nous en avons vu les résultats : le « tact et mesure », c'est un triplement des sommes perçues par les professionnels de santé qui ne font pas partie des catégories les plus défavorisées en France, puisque ce sont les spécialistes qui profitent le plus de ces dépassements d'honoraires, et non les généralistes qui sont ceux qui ont les plus petits revenus parmi les médecins.