L'an dernier, nous avions indiqué notre scepticisme vis-à-vis de la gestion de cette crise par le Gouvernement et notre réticence à l'idée de faire contribuer les organismes complémentaires au financement de la campagne contre la grippe H1N1 : dans la mesure où il s'agissait d'un problème de santé publique, il nous semblait que cela devait relever de la seule politique de l'État.
Aujourd'hui, le débat se pose en termes différents puisque la fameuse grippe n'a pas été au rendez-vous. Sur le plan de la santé publique, on ne peut que s'en réjouir ; mais on ne peut que déplorer la manière dont le Gouvernement a conduit cette affaire.
Notre principal reproche ne porte évidemment pas sur le fait que le Gouvernement se soit préoccupé de protéger nos concitoyens de l'arrivée éventuelle de la grippe H1N1, mais sur la rigidité et l'absence d'adaptation du processus. On a ainsi abouti à la perte de sommes considérables, mais surtout on a fait naître un doute général dans la population sur l'intérêt non seulement de cette vaccination-là mais aussi de l'ensemble des vaccinations.
Or nous sommes dans un pays qui, par principe en quelque sorte, s'interroge sur les messages de santé publique qui proviennent des autorités étatiques. C'est fort regrettable et l'enjeu, pour notre pays, est de mieux assurer, de renforcer ces messages de santé publique ; il faut que la population française soit sûre que, lorsqu'on lui demande de se vacciner, de se protéger, cela renvoie à une réalité sanitaire confirmée.
Ce qui s'est passé l'année dernière fait craindre que nos concitoyens ne soient plus sceptiques que jamais sur l'intérêt, la portée, l'utilité des campagnes de santé publique. C'est la raison pour laquelle nous avons à de nombreuses reprises marqué notre vive préoccupation à l'égard de la manière dont cette campagne a été conduite par le Gouvernement.