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Intervention de Jacqueline Fraysse

Réunion du 28 octobre 2010 à 9h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2011 — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacqueline Fraysse :

Je souhaiterais revenir brièvement, à l'occasion de la discussion de cet article qui abaisse la contribution des organismes complémentaires au financement de la campagne de vaccination contre la grippe A, sur l'attitude du Gouvernement tout au long de cette crise.

J'ai participé à la commission d'enquête sur cette campagne ; je ne partage pas ses conclusions, qui tendent à exonérer le Gouvernement de ses responsabilités.

Pour ma part, je considère que cette campagne a été un fiasco, dont je crains beaucoup qu'il ne jette la suspicion sur les politiques de santé publique, et singulièrement sur la vaccination. Ce n'est pas tant l'application du principe de précaution que je reproche au Gouvernement – qui a dû faire face à une situation inédite et aux informations orientées de l'OMS – que la mise en oeuvre de ce principe.

Il s'est en effet montré incapable de moduler les commandes de vaccins en fonction de l'évolution de la maladie ; le recours à une campagne de vaccination de masse s'est révélé tout à fait inapproprié ; les médecins généralistes ont été mis à l'écart de façon tout à fait incompréhensible ; la communication du Gouvernement a été rigide et inefficace, voire contre-productive.

Je me réjouis aujourd'hui de ce que le virus de la grippe A se soit finalement avéré guère plus dangereux que celui de la grippe classique, que la campagne, malgré son échec, ait coûté moins cher que prévu, et que l'État soit amené à rembourser les organismes complémentaires.

Mais cette campagne aurait pu être à la fois plus efficace et moins coûteuse si elle avait été menée dans la transparence et en suivant les principes de la démocratie sanitaire, à la fois envers les professionnels et envers les citoyens.

Il aurait évidemment été judicieux de solliciter les médecins généralistes, aussi bien pour évaluer la dangerosité du virus que pour adapter la campagne de vaccination.

Il faut, je crois, penser à nos concitoyens et tirer les leçons de ce qui s'est passé. Il faut se résoudre, monsieur le ministre, à considérer que nos compatriotes ont un cerveau.

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