En 2009, j'avais attiré l'attention de la commission sur les conséquences d'une réduction des crédits des petits programmes de cohérence opérationnelle ; je n'ai pas ces inquiétudes pour 2011. Le chef d'état-major de l'armée de terre a d'ailleurs bien souligné que nos soldats ne font rien sans protection, notamment en opérations extérieures et plus particulièrement en Afghanistan. Auparavant, les militaires m'alertaient souvent sur la mauvaise qualité de leur équipement individuel. Ils n'hésitaient d'ailleurs pas à acheter sur leurs fonds propres des chaussures, des treillis ou d'autres équipements. Nous avons fait des efforts très conséquents en la matière : nos soldats ont désormais des tenues adaptées et de bonne qualité. Les défauts du système FELIN, apparus au cours des tests extrêmes qui lui ont été imposés par l'armée de terre, ont été corrigés et le système a été certifié.
Le programme SCORPION est une opération de longue haleine devant faire cohabiter plusieurs équipements complexes et très différents. Nous ne sommes qu'au début de la première phase et il est encore temps de renoncer, ce qui, de mon point de vue, serait une erreur, sans que cela ne pose trop de problème. En revanche, une fois que nous serons engagés, il nous faudra aller au terme du programme : un renoncement en cours de route serait destructeur pour tous les matériels terrestres. À ce stade je ne suis pas inquiet mais nous devons néanmoins rester vigilants.
En matière de formation, tous les soldats déployés en opération bénéficient durant les six mois qui précèdent leur projection d'un entraînement opérationnel de très haut niveau. Cette formation comprend un volant individuel, destiné à apprécier les qualités, y compris psychologiques, de chaque militaire, et un volant collectif, visant à renforcer la cohésion et la cohérence du groupe. Cette exigence de formation est d'ailleurs un frein à la projection des réservistes car il leur est difficile de se libérer sur une période aussi longue.
Pour la formation initiale, il me semble prématuré de dresser un bilan des centres de formation initiale militaire (CFIM) car ils viennent tout juste d'être créés. En revanche, ce sera très vraisemblablement un thème du prochain avis budgétaire.