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Intervention de Frédérique Massat

Réunion du 27 octobre 2010 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2011 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Massat :

J'en veux pour preuve la part croissante de la couverture santé prise en charge par le secteur privé.

PLFSS après PLFSS, l'universalité de notre système de soins ne cesse d'être attaquée, pour tendre vers un système à deux vitesses où, d'un côté, ceux qui peuvent se payer une mutuelle continuent à bénéficier d'un remboursement de leurs dépenses de santé et où, de l'autre, ceux pour qui la cotisation mensuelle à une complémentaire santé n'est plus possible ne peuvent plus se soigner.

Ces dérives, que nous n'avons jamais cessé de dénoncer depuis plusieurs années, sont désormais réalité puisque plus d'un tiers des Français ont dû renoncer cette année à leurs soins. Si, parmi eux, la part des bénéficiaires de la CMU s'élève à 38 %, il faut noter que celle des personnes gagnant moins de 1 500 euros par mois se montent à 36 % et celle des personnes souffrant d'une affection de longue durée à 33 %.

Les classes moyennes et les jeunes sont touchés de plein fouet par ces mesures, mais il est encore plus consternant de se rendre compte que certaines personnes ne pourront pas se soigner alors que c'est une nécessité. Ces chiffres sont éloquents et devraient vous interpeller, madame la ministre.

Pourtant, vous persistez inexorablement dans la destruction de notre système de soins.

Le contenu de ce PLFSS est donc sans surprise puisqu'il étend la liste des médicaments et des soins déremboursés, et, contrairement à vos affirmations, on peut d'ores et déjà prévoir une imminente augmentation des cotisations aux complémentaires santé, conséquence logique des nouvelles charges qu'elles auront à supporter en raison du désengagement de l'État dans ce domaine. Je n'invente rien puisqu'à l'annonce de votre projet de budget, les organismes mutualistes ont alerté sur des augmentations futures de cotisation pouvant aller de 4 % à 8 %. Le risque est grand d'accroître le renoncement aux soins de populations en grande précarité sanitaire et sociale.

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