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Intervention de Valérie Fourneyron

Réunion du 19 octobre 2010 à 17h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Fourneyron :

Le budget des sports traduirait un « important effort de maîtrise des dépenses publiques ». C'est fort bien dit. Malheureusement, il traduit aussi le fait que le ministère des sports est en voie de disparition : depuis 2003, il a perdu 40 % de ses crédits, en euros constants.

Je m'attarderai sur deux sujets : le premier ne figure pas dans ce budget, mais aurait mérité d'y être ; et le second y figure, mais n'y a pas sa place.

Nous avons parlé à plusieurs reprises de la retraite des sportifs de haut niveau, en particulier au moment de la suppression du DIC, suppression que vous avez également portée, ce dont nous vous remercions. Je regrette que la marge budgétaire permise par cette suppression n'ait pas permis de financer un tel dispositif, estimé à seulement 4 millions d'euros. Mme Rama Yade avait évoqué le sujet, mais on n'en parle plus Il manque dans ce budget !

Quand la France a été retenue pour l'Euro 2016, le mouvement sportif s'est dit que c'était une bonne nouvelle pour le football, mais une mauvaise pour l'ensemble des autres disciplines. Le CNDS apportera 150 millions d'euros. Mais il apporte déjà au budget des sports 93 millions d'euros d'investissement par an. Et si la réforme des collectivités territoriales est votée telle quelle, à partir du 1er janvier 2012, celles-ci auront de moins en moins les moyens d'investir dans les équipements sportifs, le CNDS sera de moins en moins présent et les cofinancements deviendront impossibles. C'est dramatique !

Ces 150 millions ne représenteront que 7 % de l'ensemble du budget consacré aux stades de football pour l'Euro 2016. C'est bien pour ces stades, mais ça ne l'est pas pour tous les autres équipements. D'ailleurs, si Daniel Costantini s'est mis en retraite, c'est parce qu'il sait que nous n'aurons pas les moyens de construire ces piscines, ces stades, qui nous ont donné tant de joie cet été.

Pour financer le CNDS, vous « pariez sur les paris en ligne » – 34 millions d'euros dans ce budget. Je serais pour ma part beaucoup plus prudente car ces derniers représentent un vrai risque pour la santé publique : 600 000 personnes auraient déjà développé une addiction au jeu.

Je regrette profondément que l'on puisse asseoir une politique du sport sur les paris en ligne.

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