Les maternités de type 1, 2 et 3 ont été créées parce que le taux de mortalité des mères et des enfants lors de l'accouchement était plus élevé en France que dans les autres pays européens, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Même si, sur le plan personnel, je pense qu'il vaut mieux accoucher à l'hôpital, je considère que les femmes doivent avoir le choix. L'essentiel est que la maison de naissance soit très proche, voire mitoyenne, d'un hôpital. Dans les établissements qui effectuent moins de 1 500 accouchements par an, il n'y a pas de pédiatre sur place et l'anesthésiste arrive souvent pendant l'accouchement, conditions très proches de celles qui sont prévues pour les maisons de naissance. Par ailleurs, n'oublions pas que les sages-femmes ont une compétence médicale particulière : elles savent pratiquer certains gestes, dont l'intubation. Il faut revaloriser cette profession qui le mérite et dont nous avons absolument besoin, compte tenu de notre démographie médicale.
Cela dit, je suis surprise que les maisons de naissance relèvent des missions d'intérêt général et d'aide à la contractualisation (MIGAC), puisqu'il s'agit d'adosser des initiatives libérales à des établissements de santé, en l'occurrence à des hôpitaux, les établissements privés se désengageant de plus en plus de la maternité pour différentes raisons.
Peut-être faut-il aussi préciser dans le texte l'origine des fonds qui présideront aux destinées des maisons de naissance. Quoi qu'il en soit, ne fermons pas la porte au dispositif et ne le caricaturons pas. Il vise non à permettre aux femmes d'accoucher à domicile, comme cela se pratique aux Pays-Bas ou en Belgique, où la culture en la matière est différente, mais à garantir de meilleures conditions à celles qui souhaitent accoucher dans un environnement moins médicalisé. Puisque nous partageons tous le même objectif de sécurité, précisons dans le texte les conditions d'encadrement médical et de financement des maisons de naissance.
Le 26/10/2010 à 12:48, Selina Kyle (Fondatrice du GRENN) a dit :
Bonjour Mme Boyer,
Les maternités de type 1, 2 et 3 ont uniquement été crées en fonction de critères de prises en charge du nouveau né et des grossesses à risque. Pour ce qui concerne les Maisons de Naissance, elle ne concerneraient que les grossesses ne présentant pas de facteurs de risque, avec un seul bébé en position céphalique, avec des femmes suivies en accompagnement global (une femme, une sage-femme, du début de la grossesse en passant par l'accouchement et les suites de couches).
En France, des femmes accouchent à domicile, accompagnées par une sage-femme libérale (elles sont encore entre 60 et 80 aujourd'hui, malgré l'impossibilité de contracter une assurance...).
Dans notre pays, il est impossible aux sages-femmes d'ouvrir des Maisons de Naissance sans encadrement préalable par la loi. La seule qui ait existé a dû fermer ses portes car elle ne répondait pas à la définition d'établissement de santé, seule option légale pour pouvoir accueillir des naissances en toute légalité...
http://chaumont.catherine.free.fr/mdn/projet_sarlat.html
Mais ce ne sont pas des Maisons de Naissance que le Ministère veut mettre en place, même s'il tient à ce que ces structures portent ce nom pour des raisons politico-médiatiques... Il s'agit d'une variante de pôle physiologique ou d'accès à plateau technique pour sages-femmes libérales (options pas assez développées).
http://dechainees.cluster1.easy-hebergement.net/index.php?page=34f
Je salue vivement votre souci d'offrir un vrai choix aux femmes françaises. On peut en effet avoir des convictions personnelles, tout en se montrant respectueux des doléances de celles qui ont un avis différent.
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