Ces textes ont pu voir le jour parce qu'ils ont été examinés dans un esprit de responsabilité et sans arrière-pensées opportunistes. Or je ne suis pas certain que ce soit l'état d'esprit qui ait guidé les auteurs de la présente proposition de loi du groupe socialiste, marquée du sceau d'une hypocrisie totale. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)
L'interdiction du cumul des mandats, voilà un sujet à la mode ! Défendre et argumenter une position contraire, c'est prendre le risque d'être pointé du doigt et de passer pour un ringard de la politique ; et pourtant, nous allons en prendre le risque...
Avant tout, chers collègues du groupe socialiste, permettez-moi de constater que ceux qui alimentent ce débat et cette idée populaire connaissent bien le sujet, puisqu'ils sont eux-mêmes atteints de cette maladie honteuse : ils cumulent un mandat parlementaire avec une fonction exécutive locale. Ce faisant, ils ne respectent pas une valeur à laquelle je crois encore naïvement en politique : l'exemplarité. Or, en la matière, le « faites ce que je dis, pas ce que je fais » ne me paraît pas le message politique le plus cohérent ni le plus convaincant. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)
Ainsi donc, monsieur Ayrault – premier signataire de ce texte –, si je comprends bien, vous expliquez aux Nantais qui vous ont élu député, maire de leur ville et, indirectement, président de Nantes métropole, qu'avec le cumul de ces trois mandats, auquel il faudrait ajouter celui de président de groupe parlementaire, ce qui n'est pas rien, vous ne pouvez pas tout faire correctement. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.) Quel aveu ! À ce stade, si vous me permettez un peu d'humour – j'ai vu tout à l'heure des députés socialistes sourire –, après l'édit de Nantes, voici le dédit de Nantes ! (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)