Selon la Banque de France, les non-résidents représentent 70 % des détenteurs de la dette française, mais cette statistique inclut les investisseurs membres de la zone euro. Or, ceux-ci ne connaissent pas de risque lié au change, la liberté de circulation de leurs capitaux n'est pas entravée, et leurs règles budgétaires financières et comptables sont proches des nôtres. Leur situation est donc comparable à celle des investisseurs français.
En réalité, la dette française est détenue pour un tiers par des Français, pour un tiers par des investisseurs de la zone euro, et pour un tiers par des investisseurs extérieurs à cette zone. On peut donc estimer qu'il s'agit, pour les deux tiers, d'un marché domestique.
Par ailleurs, plus une dette est considérée comme sûre et liquide, plus elle est détenue à l'extérieur de sa zone domestique. En Europe, c'est d'ailleurs la dette allemande qui arrive en première position dans ce domaine, suivie, dans l'ordre, par la France, les Pays-Bas, l'Italie et l'Espagne. Qu'une part importante de la dette soit détenue hors de la zone euro est un indice de la qualité de l'émetteur français.