La création des bases de défense induit en effet des transformations profondes dans notre fonctionnement, dont beaucoup d'effets restent encore à venir. On a ainsi réuni l'ensemble des moyens de formation des pilotes d'hélicoptères à Dax, les marins de l'aéronavale viennent s'entraîner à Istres et des personnels techniciens aéronautiques des trois armées sont formés à Rochefort. La rationalisation résulte largement de la colocalisation des forces et de la proximité qu'elle engendre.
La coopération franco-britannique est intense et permanente. J'entretiens des contacts étroits avec mon homologue de la Royal Air Force et nous avons signé voilà un peu plus d'un an une directive commune de progrès. Nous avons mis en commun des moyens de commandement des opérations aériennes dans le cadre de la force de réaction rapide de l'OTAN et travaillons à des opérations communes de surveillance de nos espaces aériens ainsi qu'à l'organisation des Jeux olympiques de 2012.
Au-delà, trois axes de coopération nous paraissent prioritaires. D'abord et avant tout, l'A400M. Le Royaume-Uni y est très attaché, ce qui est positif. Il faut donc amplifier la coopération, qu'il s'agisse du soutien ou de l'emploi de l'appareil. La France a un rôle important à jouer entre le commandement du transport européen et l'axe franco-britannique. Deuxième axe : les drones. Le Royaume-Uni y porte un grand intérêt : il a récemment acheté des Predator américains, qu'il utilise en Afghanistan. Nous avons notre système intérimaire. C'est donc peut-être le moment de rapprocher nos industries, ce qui pourrait nous ouvrir des perspectives à long terme. Troisième axe : le rapprochement des activités de combat, comme entre le Rafale et le Typhoon. Des synergies sont possibles, permettant de mieux répondre aux besoins, d'intervenir de concert et de préparer l'avenir.