S'agissant de la fermeture des bases aériennes, je me conforme strictement au plan arrêté et présenté par le ministre de la défense à l'été 2008. Il ne faut bien évidemment pas exclure de façon définitive que d'autres sites soient fermés : au cours des 50 dernières années l'armée de l'air a supprimé 50 bases, ce qui montre bien que le processus de rationalisation est ancien et s'inscrit sur une longue durée. Pour autant, nous n'envisageons pas aujourd'hui de nouvelle concentration. La révision de la carte militaire nous a conduits à engager des investissements assez lourds et elle a des conséquences importantes pour les personnels. Envisager un nouveau schéma me semblerait donc peu responsable et ne pourrait que semer inutilement le doute. Il nous faut absorber la réforme en cours avant de procéder à un autre ajustement. L'expérience montre que l'accumulation de réformes est contre-productive.
J'ajoute que la dégradation du contexte économique a accentué les conséquences locales de la fermeture d'une base ; il n'est sans doute pas pertinent de déséquilibrer plus encore les territoires.
Je tiens à vous faire partager mon optimisme sur l'avenir du programme A400M. J'ai récemment visité les installations de Toulouse et j'ai toutes les raisons d'être confiant. Je garde cependant à l'esprit qu'il s'agit d'un projet difficile. La première livraison est prévue pour 2013 avec un premier standard permettant d'assurer les missions essentielles que sont les transports de fret et de troupes.
Nous serons intraitables sur la dimension collective du programme : il a été conçu par sept États, il doit être géré par sept États. On ne peut reproduire la situation du Transall : les appareils français et allemands ne sont aujourd'hui communs qu'à hauteur de 40 % faute d'une unité de maintenance. Nous avons donc engagé des discussions sur la mutualisation du soutien avec les Britanniques et j'espère que nous serons rejoints par l'Allemagne. Au-delà du soutien, je pense que le commandement européen facilitera l'harmonisation, ouvrant peut-être la voie, à long terme, à des unités multinationales.
Je veux souligner l'engagement fort du ministre de la défense en faveur de ce programme. Les négociations sont entrées dans leur phase finale et devraient aboutir à condition que les réductions de cibles ne soient pas trop conséquentes. La France maintient pour sa part sa cible à 50 appareils, avec 30 à 35 avions d'ici 2020.
Sur le plan financier, tout n'est pas stabilisé. En outre, en l'absence de périmètre précis, il est difficile de fournir un coût individuel.