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Intervention de Jean Michel

Réunion du 13 octobre 2010 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Michel :

Je crois qu'il est important de savoir d'où l'on vient pour savoir où on va. L'effort accompli pendant la seconde guerre mondiale a été poursuivi par nos armées lors des guerres de décolonisation. Celui consenti après 1958 était également très important. Si ensuite le budget de la défense a décliné au cours des années 1970 et 1980, notre effort de défense représentait en 1989 encore plus de 3,3 % de notre PIB, contre moins de 1,7 % aujourd'hui !

Si la France fait partie des nations qui consacrent le plus de ressources à leur défense, nous sommes très loin des États-Unis ou même d'Israël, pays qui possède plus de 450 avions de combat là où nous en aurons bientôt moins de 200. Cela est d'autant plus regrettable que toutes les fois où la France a fait un effort de défense, elle en a récolté les fruits dans le domaine industriel et son économie y a toujours gagné.

Je m'interroge donc aujourd'hui sur ce qu'est notre ambition, au moment où nos efforts sont insuffisants dans tous les domaines. Que devons-nous faire ? Devons-nous revoir notre ambition ?

Général Jean-Paul Paloméros. Cette deuxième question relève plus de la compétence du chef d'état-major des armées que de la mienne. Notre effort est naturellement insuffisant mais nous devons également, nous, responsables de la défense, avoir conscience de l'effort considérable consenti par notre pays pour sa défense. Notre rôle est donc de faire des choix et de faire en sorte de les respecter.

La programmation prévue par la LPM et le Livre blanc a pris du retard et je le regrette car nous avons engagé un effort de grande ampleur de réduction de nos effectifs et de nos moyens dont la contrepartie était la modernisation de nos équipements. Cette modernisation est aujourd'hui trop lente. Mais, dans le même temps, le déploiement du standard F3 du Rafale est un exemple de réussite et nous sommes le seul pays européen à le posséder.

Il est important de savoir investir au bon moment car cela conditionne les capacités pour l'avenir, comme on le voit aujourd'hui pour les MRTT. Vous avez raison de souligner, monsieur le député, que la défense a tiré le progrès technologique vers ce que la France sait faire de mieux.

J'en viens à la DAMB. Alors responsable de ce programme, j'avais présenté un plan d'action aux ministres Alain Richard et Michèle Alliot-Marie. Au vu de l'expérience de la guerre du Golfe, il était évident que nos forces en opération ne pouvaient plus se passer d'un système de protection contre les missiles tactiques c'est-à-dire les missiles ayant une portée de 500 à 800 kilomètres. La LPM 2003-2008 a retenu ce besoin en développant le système sol-air de moyenne portée terrestre (SAMPT) qui vient d'entrer en service dans les forces. Il protège les forces déployées contre les menaces traditionnelles et les missiles tactiques à condition d'y associer les moyens d'alerte adéquats ; je pense notamment aux radars. Selon le Livre blanc, ce programme, techniquement assez complexe, doit être achevé à l'horizon de 2020. Cette échéance me semble lointaine et je pense que nous pouvons faire mieux et plus vite.

La DAMB s'inscrit toutefois dans un cadre plus large et plus complexe. Pour avoir accès au débat d'ensemble, la France doit disposer a minima d'un système de protection contre les missiles tactiques. Sans lui, le débat sera confisqué par nos partenaires américains et nous n'aurons pas voix au chapitre. Nous disposons de compétences fortes en matière de systèmes de commandement et de contrôle, avec des experts de haut niveau reconnus par l'ensemble de nos alliés ; elles nous permettent d'avoir accès à l'information et, partant, à la décision. Pour autant, cela ne sera possible que si nous conservons une crédibilité technologique en matière de protection des forces déployées.

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