Sur la question des avions ravitailleurs, il est urgent de prendre une décision et s'il le faut nous déposerons un amendement en séance. Nous reviendrons également sur la question des drones.
En ce qui concerne l'aviation de combat, on a décidé non pas d'accroître la commande de Rafale, mais de revenir à son calendrier initial de livraison. C'est ce que j'appelle une gestion dynamique de programme, tout cela pour un avion qui marche très bien contrairement à ce qu'on peut entendre sur certaines ondes.
Le programme de livraisons prévoit onze avions par an. Cela signifie que l'équilibre de notre flotte aérienne repose sur la rénovation des Mirage 2000D, laquelle a été repoussée. Parallèlement, la flotte de Mirage F1, spécialisée dans le renseignement, poursuit sa sortie de service. En conséquence, nous sommes face au risque de trou capacitaire dans le domaine du renseignement électromagnétique, pour une durée de cinq années, ce que la direction du renseignement militaire pourrait ressentir durement. Dans ce contexte, ne doit-on pas envisager de rénovation a minima, ne serait-ce que pour intégrer les pod ASTAC, permettant aux Mirage d'effectuer des missions de renseignement ?
Faute d'avoir rénové les Mirage 2000D et si la cinquième tranche du Rafale n'était pas commandée comme prévu, nous ferions face demain à une réelle lacune capacitaire dans le domaine de l'aviation de combat.
De mon point de vue, il est nécessaire de travailler dès à présent sur la loi de programmation militaire à venir, car de trop nombreuses décisions sont repoussées à demain. Or, un président chinois a déclaré que la guerre du futur se gagnera dans les airs, et j'en suis personnellement convaincu !
Général Jean-Paul Paloméros. Il est bien certain que ce n'est pas en reportant chaque année les décisions qu'on améliore les choses ! Je rappelle que la rénovation à mi-vie des Mirage 2000D ne résulte pas d'une décision de l'armée de l'air mais a été débattue dans le cadre du Livre blanc et dans divers forums. Elle serait d'ailleurs conforme aux orientations adoptées par nos partenaires britanniques ou italiens par exemple.
En partant d'une logique d'optimisation des flottes, l'aviation de combat devrait reposer sur deux pieds : une flotte ancienne modernisée et une flotte moderne en pleine croissance. C'est une « assurance-vie » d'un coût modéré permettant le maintien de compétences dans notre industrie. Nous aurons une période délicate à gérer si les compétences ne sont pas prises en compte avec la rénovation des Mirage 2000D.
Concrètement, nous disposons de deux escadrons de Rafale contre sept prévus initialement, et nous allons nous séparer des flottes de Mirage les plus anciennes. L'horizon du Rafale est contrasté : nous espérons que la commande d'une cinquième tranche sur 2016-2017 interviendra, mais cela n'est pas acquis.
Le Livre blanc prévoit de maintenir notre capacité de renseignement électromagnétique. Malgré cela, le DC8 Sarigue n'a pas été remplacé et les Mirage F1, seuls équipés aujourd'hui des pod ASTAC, doivent bientôt sortir du service opérationnel.