Si les graves problèmes que rencontre notre pays ne peuvent être réglés à l'Assemblée nationale, là où bat le coeur de la démocratie, ne vous étonnez pas, mesdames, messieurs de la majorité, que les choses se passent dans la rue, car il n'y aura plus ni contrôle intermédiaire, ni espaces démocratiques où nous pourrons débattre. Ici, sauf à une période noire de notre histoire, la République est toujours retombée sur ses pieds. Or vous êtes en train de renverser la pyramide républicaine, en donnant tous les pouvoirs au Président de la République, en escamotant les droits du Parlement et en supprimant ceux de l'opposition, que vous voulez museler encore un peu plus. C'est une politique de circonstance et une loi de complaisance, destinée à faire plaisir à un Président qui n'aime pas le Parlement car il ne va pas assez vite ! Eh bien, pour nous, il est urgent d'attendre, de s'expliquer, de débattre, et de suspendre la séance ! (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes GDR et SRC.)