Les députés de l'opposition contestent l'architecture générale du projet, mais je n'ai entendu de leur part aucune proposition alternative. Je les invite à assumer politiquement et à déclarer, publiquement, qu'ils souhaitent augmenter les impôts.
Vous devriez réfléchir au passé : une espérance folle vous a conduits à nier les évolutions démographiques, en matière de santé comme de retraite. Résultat, deux ans plus tard, notre pays a connu une inflation à deux chiffres, une troisième dévaluation, un blocage des prix et une réduction des salaires. Il a ainsi fallu aller à Rungis pour s'assurer du blocage des prix ! Si c'est ce que vous voulez, assumez-le ! Mais ne feignez pas d'ignorer qu'il y a eu une crise et, avec elle, une secousse énorme sur les monnaies européennes ! Si vous voulez que notre pays connaisse la même situation que la Grèce ou l'Espagne, dites-le clairement. C'est précisément parce que, pour notre part, nous le refusons, que le projet de loi de financement de la sécurité sociale ne prévoit pas d'augmentation des prélèvements obligatoires et se concentre sur la maîtrise des dépenses.
Nous aurions bien entendu souhaité réduire davantage les déficits. Mais, reconnaissez que, si nous n'avions rien fait, ils auraient été alourdis de 8 à 9 milliards. Par ailleurs, pour la première fois, ce projet de loi de financement marque un coup d'arrêt dans l'inflexion déficitaire ; il s'inscrit à ce titre dans un projet plus global de réduction des déficits publics, tout en continuant à offrir à nos concitoyens un niveau acceptable de protection sociale.