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Intervention de Hervé Gaymard

Réunion du 13 octobre 2010 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Gaymard :

Si on se place du point de vue allemand, sur le plan monétaire, deux événements majeurs sont intervenus qui méritent d'être rappelés. D'abord, le choix, fait lors de la réunification, de la parité entre le mark de l'Est et le deutschemark de l'Ouest, décision qui a eu des conséquences majeures sur la politique monétaire allemande et, in fine, sur l'emploi dans notre propre pays. En second lieu, l'abandon du mark pour l'euro, qui a suscité, en l'absence de possibilité de fortement dévaluer l'euro, une forte dévaluation des salaires allemands, obtenue par les réformes Hartz décidées sous le chancelier Schröder, pour restaurer la compétitivité prix des produits allemands. En observant les chiffres des balances commerciales, on constate que l'Allemagne n'a pas seulement gagné des parts de marché dans le reste du monde, mais qu'elle s'est également imposée dans l'Union européenne. Il est donc heureux que certains pays européens aient bien voulu faire le choix de la relance par la consommation pour assurer des débouchés aux productions allemandes.

Il faut par conséquent instaurer un langage de vérité entre la France et l'Allemagne, afin d'éviter que les intérêts de nos voisins d'outre-Rhin ne deviennent objectivement différents de ceux des autres pays européens, dont le nôtre. Il y aura un moment de vérité dans les relations franco-allemandes, sur plusieurs points : le budget européen, l'évolution de l'OMC, notamment. Il est donc indispensable de construire la relation franco-allemande en regardant le futur, et pas le passé.

Concernant le budget communautaire pour 2011, il faut se départir de cette idée, très ancrée en France, que nous serions bénéficiaires nets du budget européen. Cette idée n'est plus vraie depuis plusieurs années, car d'autres pays ont adhéré, qui ont désormais un solde positif important. Le débat qui arrive est donc majeur, et devra porter, entre autres, sur la PAC et la politique de cohésion. Sur le budget agricole, il est tout à fait envisageable de réduire le volume des dépenses en concentrant les efforts sur les périodes de crises, et en arrêtant de saupoudrer des aides lorsque la situation est favorable pour les agriculteurs.

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