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Intervention de Didier Mathus

Réunion du 12 octobre 2010 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Mathus :

On a vu avec quelle célérité le pouvoir avait légalisé les paris en ligne. Compte tenu des sommes en jeu et du rapprochement incestueux entre chaînes de télévision, clubs de football, opérateurs de paris, commentateurs ou pronostiqueurs, nous seront bientôt plus près du grand banditisme que de l'entertainement. C'est pourquoi j'espère une réaction assez ferme de la part du CSA. J'ai observé que vous étiez très vigilants en ce qui concerne l'application de la loi Évin aux deux projets de chaînes consacrées au vin. Or si je vois peu d'addiction au Smith-Haut-Lafitte dans mes quartiers, l'effet destructeur des paris en ligne pour la jeunesse risque d'y être important.

Je vous ai déjà interpellé sur le rachat par le groupe Bolloré de la chaîne Virgin 17. Je constate que l'esprit de la loi sur la TNT, dont j'étais le rapporteur, est largement perverti. Dans un paysage audiovisuel unique au monde, caractérisé par la domination spectaculaire d'un groupe sur l'ensemble de l'audience, l'idée était de faire apparaître de nouveaux opérateurs. C'est ce qui s'est passé, mais depuis, le rachat des chaînes de Claude Berda par TF1 puis la prise de contrôle de Virgin 17 par Bolloré – sans parler de l'attribution de chaînes « bonus » en 2011 – vont plutôt dans le sens de la concentration, alors que la volonté du législateur, exprimée très clairement dans le préambule de la loi, était de favoriser la diversité et le pluralisme. Si l'on peut effectivement qualifier le groupe Bolloré de nouvel opérateur, il n'en est pas de même pour TF1 qui, après avoir essayé de combattre la TNT, tente aujourd'hui de combler son retard en rachetant des chaînes. Je trouve étrange que le CSA ait donné son aval à ces transactions.

Sur un tout autre sujet, le Conseil d'État, à la suite de démarches que nous avions entreprises, a contraint le CSA à modifier les règles du jeu en matière de mesure du pluralisme en prenant en compte le temps de parole du Président de la République. Mais le système est désormais fondé sur les déclarations des chaînes. Un an après, jugez-vous que ces nouvelles règles permettent de garantir le respect du pluralisme ?

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