En ce qui concerne les télévisions locales, elles sont sur le point de sortir d'une période de crise très difficile, due à la crise économique, ainsi qu'au retrait de certaines banques et de certains organismes de la presse quotidienne régionale. Ces événements ont beaucoup affecté les télévisions locales, mais ils les ont également conduites à se réorganiser, à devenir plus solidaires, et à trouver des solutions. Elles ont entièrement revu leur mode de financement : ne pouvant vivre de leurs seuls revenus publicitaires, la plupart d'entre elles adoptent un financement mixte, fondé sur les ressources publicitaires et sur les subventions des collectivités locales. En général, ce mode de financement paraît équilibré.
La gestion des télévisions locales était également affectée par des coûts de diffusion exorbitants. Elles devaient notamment financer ce qu'elles appelaient « le trou du R1 ». Même si elles gagnent beaucoup à être diffusées par le multiplexe R1 – notamment en termes de diffusion et de qualité –, elles ne s'attendaient pas à devoir financer également les places non occupées sur leur ressource. Pour nombre d'entre elles, le coût du financement des « trous » était équivalent à celui de la ressource mise à leur disposition. Elles n'auront désormais plus cette obligation. En outre, elles sont de plus en plus nombreuses sur le R1 : 45 aujourd'hui, alors que nous continuons à lancer des appels à candidatures. Il en résultera une disparition des « trous » et une meilleure répartition des coûts de diffusion, qui seront réduits. Cette question est donc virtuellement réglée.
Par ailleurs, les télévisions locales s'organisent entre elles de manière active. S'il est vite apparu que la syndication de programmes à l'échelle nationale ne pouvait pas fonctionner – cela obligerait les chaînes à adopter des horaires identiques, et donc à perdre leur spécificité –, il n'en est pas de même à l'échelle régionale, où la syndication concerne non seulement les programmes, mais aussi les moyens techniques et humains. Par ailleurs, les télévisions locales pratiquent de plus en plus l'échange de programmes.
Un signe positif est que des groupes importants – comme le groupe Bolloré –, ainsi que des groupes de production locaux, s'intéressent désormais au monde des télévisions locales. Ils prennent peu à peu la place de partenaires moins qualifiés. Il est donc permis d'être optimiste en ce qui concerne l'avenir des télévisions locales.