Monsieur Carrez, la réduction du temps de travail et la subvention en faveur des heures supplémentaires obéissent au même mécanisme économique : il s'agit de substituer du travail aux uns pour le donner aux autres. On ne peut pas parler de dogme s'agissant d'un mécanisme reconnu et enseigné. Il faut savoir quelle politique conjoncturelle nous voulons mener. Dans la situation de plein-emploi des années 1950, quand le marché du travail connaissait des tensions importantes qui imposaient de faire venir de la main-d'oeuvre de l'étranger, nous aurions été favorables au subventionnement des heures supplémentaires. Mais dans une situation de chômage massif, la politique intelligente consiste à favoriser l'emploi, au détriment des heures supplémentaires. C'est ce qu'a fait l'Allemagne, qui a traversé la crise sans voir augmenter son taux de chômage. D'ailleurs Mme Lagarde, en réponse à ma question sur ce thème, a reconnu que l'Allemagne avait abaissé la durée du travail pour faire face à la crise.