Il y a surtout la façon dont cette somme a été obtenue, et qui a choqué, à juste titre, beaucoup de nos concitoyens. Au sommet de l'État, il a été décidé que l'on contournerait la justice, et des instructions ont été données pour qu'une procédure d'arbitrage – privée – soit préférée à une procédure judiciaire. Si M. Tapie avait obtenu ces 200 millions d'euros devant un tribunal, il n'y aurait pas un sentiment d'injustice aussi fort.
Parlons également de M. Pérol qui, en tant que chargé des affaires économiques au cabinet du Président de la République, pilotait directement le dossier de la fusion des Banque populaires avec les Caisses d'épargne, et qui, quelques jours après la création de la nouvelle entité, en est devenu le président. C'est insupportable !
Évoquons enfin – je n'ai pas peur d'en parler – le président du groupe UMP, qui mélange les genres entre son cabinet d'avocat d'affaires et son rôle de député et de président de groupe parlementaire, et qui s'en vante.
Des conflits d'intérêt, il y en a. Toutefois, le problème primordial, à mes yeux, est le mélange des genres entre argent et politique que nous voyons à l'oeuvre depuis trois ans et demi. Voilà pourquoi l'affaire Woerth-Bettencourt est devenue ce symbole de la course à l'argent que nous observons – y compris au sein du Gouvernement et de notre Parlement, avec le président du groupe UMP.
M. Sarkozy a déclaré qu'après avoir fait de la politique, il irait « faire de l'argent ». Eh bien, il serait bon que ceux qui veulent « faire de l'argent » arrêtent de faire de la politique.