Monsieur le député, les gains de productivité en France ont augmenté, c'est vrai – je parle sous le contrôle de Mme la ministre de l'économie –, de façon spectaculaire. Mais cela a également été le cas dans d'autres pays et nous devons en tenir compte.
En ce qui concerne le travail et le capital, vous nous reprochez d'avoir trop rémunéré le second et insuffisamment le premier. La vérité est qu'en France, depuis 1950, la répartition entre capital et travail n'a pas évolué. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) C'est un des seuls pays où elle est restée stable. Vous devriez donc reconnaître que nous avons su maintenir dans notre pays un équilibre : deux tiers pour le travail et un tiers pour le capital.
Votre discours n'est vraiment pas celui du courage, c'est le moins que l'on puisse dire, mais celui de l'évitement. Vous voulez absolument éviter de parler des retraites. C'est l'exercice auquel se livre le parti socialiste depuis plusieurs mois maintenant : parlons des retraites, mais évitons de proposer une solution.
Parmi nos solutions à nous, figurent le recul de l'âge de la retraite, mais aussi la possibilité d'augmenter les recettes qui financeront les pensions. Quelles sont-elles ? La dernière tranche de l'impôt sur le revenu sera relevée d'un point, les stock-options et les retraites chapeaux seront taxées – alors que vous n'aviez jamais osé le faire, c'est la troisième fois que nous revenons sur ces dispositifs. Les revenus du patrimoine seront également mis à contribution : le prélèvement libératoire sur les dividendes sera augmenté, ainsi que l'imposition des plus-values immobilières, et les prélèvements sociaux iront financer les avancées décidées au Sénat, il y a quelques jours, pour les mères de famille de trois enfants et pour les parents d'enfants handicapés.
Oui, monsieur le député, notre réforme est équilibrée ! (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et NC.)