Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, eu égard aux fortes turbulences, conséquence d'une crise financière sans précédent, qui ont perturbé notre économie réelle, il nous fallait agir vite et bien.
Il fallait remettre en cause les conceptions que de nombreux acteurs, États, investisseurs, banques, considéraient comme des vérités, à l'instar des innovations financières complexes qui ont fortement impacté l'efficacité des marchés financiers.
Le constat regrettable, après l'éclatement de chaque bulle, c'est que la régularisation vient toujours a posteriori.
Oui, depuis plus de vingt ans, les marchés fonctionnent par bulles et le fait qu'ils changent de taille, que l'ordre de grandeur moyen des positions explose, aurait dû interpeller les régulateurs, d'autant plus que le bon sens nous rappelle que toute hausse dans la rentabilité équivaut à un accroissement du risque. Le bon sens doit primer sur les modèles mathématiques, qui ne sont en fait que des outils.
Il est impératif pour l'avenir, afin d'éviter autant que faire se peut de nouvelles crises systémiques, d'observer davantage le déplacement des grandes masses, de surveiller les grands flux, en clair, de privilégier la traçabilité et la transparence.
Certes, nous avons toujours besoin des marchés financiers, mais ne faudrait-il pas que le grand public soit mieux informé ? Après tout, une grande part de l'épargne investie sur les marchés ne représente-t-elle pas le versement des retraites ou des assurances-vie ? Ce n'est pas uniquement du grand capital, monsieur Brard.