Madame la présidente, madame la ministre, chers collègues, à la lumière des événements récents qui ont ébranlé l'ensemble de la zone euro, il est de plus en plus urgent de tirer les enseignements de la crise économique et financière qui a ébranlé l'ensemble des économies avancées.
Plus que jamais, cette crise nous impose de remettre à plat l'ensemble des théories économiques qui ont failli mener notre modèle de développement à sa perte.
Je pense, bien sûr, à ce dogme selon lequel les marchés peuvent s'autoréguler parce que le comportement des acteurs économiques serait rationnel.
Je pense également à cette idéologie ultralibérale qui veut que les politiques économiques doivent, par conséquent, laisser les marchés parvenir à un équilibre naturel optimum.
Je pense, enfin, à cette idée qui a volé en éclats du fait de la crise et qui consiste à dire que l'allocation des ressources étant spontanément réalisée par les équilibres de marché, son libre fonctionnement devrait permettre d'accroître la richesse de tous et de chacun.
Je vous le redis : ces trois dogmes n'ayant pas traversé l'épreuve des faits, ils doivent – comme c'était le cas en 1929 – être absolument remis en cause. Plus que jamais, la crise nous impose un changement de référentiel, un changement de paradigme économique.
C'est la raison pour laquelle le texte que nous allons examiner est d'une importance majeure.
Mais avant d'aller plus loin, je salue l'action conjointe du Président de la République et de la ministre de l'économie, qui ont su faire de la France un pays pionnier en matière de régulation bancaire. C'était le cas lors de la présidence française de l'Union européenne en 2008, c'était aussi le cas ces derniers mois au moment où à la fois la stabilité de la monnaie unique et la cohésion de la zone euro étaient en jeu. Ces deux éléments ont suscité moins d'attention des médias que la crise elle-même, mais sont essentiels pour l'avenir.
C'est aussi cette logique d'efficacité et de rapidité dans l'action qui amène le groupe du Nouveau centre, à souhaiter l'adoption de ce texte.
Quel meilleur signal, en effet, pourrions-nous adresser à nos partenaires économiques que d'avoir agi avant de prendre la présidence du G20 en novembre ?