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Intervention de Jean-François Carenco

Réunion du 5 octobre 2010 à 17h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Jean-François Carenco, directeur de cabinet de M Jean-Louis Borloo, ministre d'état, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat :

Concernant d'abord le fret ferroviaire, je crains que ce ne soit pas une question de moyens, mais de volonté. Concernant les wagons isolés, il n'est pas normal que le voyageur francilien les finance, en payant son TER, alors que nombre d'entreprises feraient mieux – c'est un peu un paradoxe – de faire voyager leur fret par la route, ce qui représenterait moins de CO2 tout en étant moins cher. La vérité se trouve dans une globalité du système avec des trains multi-lots multiservices, des autoroutes ferroviaires et le maintien d'un certain nombre de wagons isolés, notamment pour les produits dangereux. Le problème est que l'on assiste plus à une descente du wagon isolé qu'à une montée des trains multi-lots multiservices ou des autoroutes ferroviaires.

Ce qui bloque aujourd'hui en matière de fret ferroviaire, ce sont deux sillons : le contournement ferroviaire de Lyon Est – le CEFA – et celui de Nîmes-Montpellier. Faire passer sur la rive droite du Rhône à la fois des TER et des trains fret n'est pas simple avec, d'un côté, Jean-Jacques Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, qui proteste à juste titre, et, de l'autre, Hubert Dumesnil, président de Réseau Ferré de France qui attend qu'une décision soit prise. On est dans un système où il faut aller à marche forcée : en un an et demi, on a ainsi fait sauter le bouchon de Bordeaux après s'être mis d'accord avec Martin Malvy concernant le fret et les TER sur la ligne Saint-Jory – Toulouse-Matabiau.

Comme le soulignait récemment le ministre d'État à Bordeaux, nous sommes tout de même dans une année ferroviaire : je veux parler de l'inauguration du pont de Kiehl, de la mise en service commerciale de la ligne du Haut-Bugey Bourg-en-Bresse – Genève qui évitera le bouchon de Culloz, de l'ouverture de la liaison LGV Perpignan-Figueras, du lancement des travaux de la liaison Metz-Strasbourg et de la signature prochaine du marché Tours-Bordeaux. Nous ne savons pas aller plus vite !

Pour autant, je ne conteste pas que nous soyons dans un creux où la décélération du wagon isolé n'est pas compensée. Mais vous ne pouvez imaginer combien il est difficile de faire passer des trains de 400 mètres à un kilomètre de long ! Sur la ligne Bettembourg-Perpignan on passera d'un train par jour à quatre à la fin de l'année, ce qui est quasi miraculeux.

Pour le reste, je dirai que la révolution c'est nécessairement un peu « pagailleux ». Mais à l'arrivée, vous disposerez d'un corpus de doctrine qui aura changé complètement. Je suis de ceux qui pensent qu'avec cet ensemble de textes, certes éminemment difficiles à appliquer, on ne reconnaîtra pas notre pays en 2025. Pour prendre l'exemple de la RT 2012 (réglementation thermique 2012) vous aviez une passoire : vous aurez un thermos. Il en va ainsi de la trame verte et bleue : il sera difficile à un moment d'avancer avec un front de taille considérable – pour faire un peu de politique, j'observe que certains ne l'ont pas votée parce qu'ils pensaient que nous n'irions pas assez vite et pas assez loin, alors que, selon moi, nous sommes allés très loin et très vite.

En tout cas, oui, le jeu entre le juge, le législateur, le citoyen, le préfet sera très compliqué. Mais vous aurez voté, si l'on va jusqu'au bout, un changement radical sur nombre de sujets.

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