…pour contraindre, voire museler l'opposition. Mais vous voulez davantage encore ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vos intentions, monsieur le secrétaire d'État, sont maintenant de plus en plus claires. Vous n'hésitez pas à prendre le risque de mettre en cause l'équilibre de nos institutions en proposant ce funeste projet : le fameux crédit-temps ou temps global pour l'examen des projets de loi, à savoir un temps réduit à votre convenance, donc la limitation, dans les faits, du droit d'amendement, notamment pour les députés de l'opposition, mais également pour tous les députés, représentants du peuple français, qui veulent avoir la parole libre ici, en toutes circonstances. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Dans le contexte difficile que traverse notre pays, vous devez préserver cet espace de démocratie, j'allais dire cette respiration démocratique nécessaire ! Vous ne devez pas faire des députés de simples techniciens du droit qui devraient, sur les ordres du Gouvernement et du Président, terminer vite leur travail pour que, demain, la loi, qui change tous les six mois ou tous les ans, soit votée ; ils doivent rester les porte-parole des attentes des Français, de leurs angoisses, pour proposer des solutions permettant de traiter les problèmes de la France ! Il n'existe pas qu'une solution, qui serait celle de Nicolas Sarkozy. L'opposition a les siennes. Dans quelques jours, nous allons présenter notre contre-plan de relance. Nous ferons également des propositions pour le logement, l'hôpital public, l'éducation !
Quand et où voulez-vous que nous le fassions ? Nous estimons que notre devoir est de le faire, ici, à l'Assemblée nationale, et que votre devoir est de nous écouter et de nous respecter. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) En effet, si ce n'est plus possible ici, et je crois que certains d'entre vous ont la sagesse d'y penser, cela se déroulera dans la rue et c'est vous qui en aurez pris la responsabilité ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Nous avons un Parlement, il est fait pour parler, pour débattre, pour discuter, confronter les analyses, les points de vue et les solutions !
Vous avez décidé de façon impromptue – et c'est votre responsabilité, monsieur le secrétaire d'État – de faire siéger l'Assemblée nationale un samedi, ce qui est totalement inhabituel. De nombreux députés vont revenir de loin, de leurs circonscriptions de province. Or, le samedi, les trains et les avions sont encore moins nombreux. Certains vont mettre quatre ou cinq heures pour rejoindre l'Assemblée nationale. Vous avez pris cette décision sans même l'évoquer mardi à la conférence des présidents !