Les ministres, enthousiastes, ont fait assaut de promesses, mais nous jugeons le Gouvernement à ses actes, et ils ont eu pour effet un déficit stratosphérique. Vous refusez de tenir compte des réactions du peuple : après avoir eu l'idée – géniale pour l'opposition – de la loi TEPA, dont vous ne savez comment vous sortir, voilà que, alors que les Français ont compris pour qui vous travailliez en instituant le bouclier fiscal, vous vous en prenez aux nouveaux mariés, pacsés et divorcés !
De plus, en vous référant à l'Allemagne, vous énoncez des inexactitudes. Nous étions quelques-uns à recevoir ici récemment une délégation du Bundestag. Ses membres nous ont indiqué que, cette année, le taux de croissance sera de 3,4 % dans leur pays. Alors que l'économie allemande a retrouvé son allant, vos mesures font se traîner la croissance française à l'allure du colimaçon. Vous avez indiqué, madame la ministre, préférer, pour réduire le déficit, l'usage du couteau suisse à celui du rabot. Mais c'est d'un couteau de boucher que vous vous êtes armée, enlevant toute la chair et réservant l'os à moelle aux privilégiés...
Selon nos collègues allemands, le PIB de leur pays est assis pour 40 % sur la base industrielle ; nous en sommes à moins de 20 %, car vous avez détruit notre industrie, par une sorte de déviance britannique dont on mesure les brillants résultats.
Rien qui concerne le pouvoir d'achat dans ce projet de loi de finances, rien qui soit de nature à faire redémarrer l'activité. Et puis, il faut ne pas manquer d'air pour oser affirmer que le pouvoir d'achat a augmenté ; venez donc, madame la ministre, le dire aux habitants des HLM de Montreuil !