Quand on vous écoute, monsieur le directeur général, l'OMC paraît assez sympathique, mais des questions demeurent. J'entends bien que vous prônez une ouverture accompagnée de régulation, mais lorsqu'un pays connaît un taux de croissance de 10 %, cette ouverture ne se produit-elle pas naturellement ? J'ai du mal à comprendre le prurit d'ouverture qui anime certains, car l'ouverture est extrêmement déstabilisatrice. Si la Chine ne connaissait pas une croissance de 10 %, elle serait incapable d'intégrer à son économie industrielle 12 millions de travailleurs. Autant dire qu'elle risquerait un chaos social si elle interrompait la fuite en avant.
Concernant le problème des termes de l'échange, vous êtes resté assez évasif sur le sujet des relations avec le FMI et du système monétaire international. L'asymétrie actuelle du commerce international est patente, notamment parce que les Occidentaux ont eu le tort d'admettre la Chine dans l'OMC sans lui demander, en contrepartie, de laisser flotter sa monnaie. Avec la Chine et l'Inde, les pays européens jouent gagnant-perdant, en subissant une forte désindustrialisation. Quid de la notion de politique industrielle dans le développement des échanges internationaux ?