Monsieur le président, je vous remercie d'avoir répondu à l'invitation de notre commission d'enquête. La crise grecque a suscité de nombreuses interrogations, notamment sur la sensibilité des marchés financiers aux rumeurs, sur les conflits d'intérêts affectant des opérateurs à la fois conseils des émetteurs de titres souverains et acteurs sur les marchés des dettes souveraines, sur le mécanisme des couvertures de défaillance – ou « credit default swaps » (CDS) –, et sur les effets déstabilisants des outils permettant les ventes à terme et à découvert de certains produits financiers.
La commission d'enquête souhaite déterminer quand, comment et pourquoi des mécanismes conçus initialement pour exercer une action stabilisatrice, comme les ventes à terme, en sont venus à produire l'effet inverse. En quoi l'automatisation des décisions de vente et d'achat amplifie-t-elle les mouvements spéculatifs ? Quel est le rôle joué par les agences de notation dans les prises de position des fonds spéculatifs et des acteurs de marché ? Peut-on considérer qu'il y a eu, à l'occasion de la crise grecque, « délits d'initiés » ? Qui se livre aux attaques spéculatives, et à partir de quelles zones ou de quels marchés ? Quel a été le rôle des fonds alternatifs – les « hedge funds » ?
À titre personnel, je souhaiterais également connaître votre avis sur l'idée de revenir à une séparation des activités de banque de dépôt et de banque d'affaires – séparation réalisée partiellement, par des moyens comptables, par la loi de régulation financière américaine.
(M. Jean-Pierre Jouyet prête serment.)