La parole présidentielle mérite d'être prise au sérieux, car elle entraîne la République sur le chemin de la réprobation internationale et de la trahison des idéaux de notre patrie des droits de l'homme.
Ce pathétique discours de Grenoble, assimilant immigration et délinquance, remet en cause les conditions d'appartenance à la nation et ouvre la chasse à ceux que l'on pourrait appeler les indésirables.
La parole présidentielle a libéré et légitimé une logique mortifère contre laquelle, du fait même de l'origine de cette parole, il n'existe pas, en l'état actuel, d'antidote efficace.
Radicaux, socialistes, communistes, écologistes, humanistes, et – je l'espère – quelques hommes et femmes de droite pour qui la République et ses valeurs ne sont pas un vain mot, nous allons donc tenter ici de redonner force aux principes humanistes et universalistes, alors même que les xénophobes et les racistes disposent désormais d'une légitimité aux plus hauts sommets de l'État.
Trois directives européennes servent de prétexte à ce texte.
Rappelons que l'adoption par l'Union européenne en 2008 de la directive sur les retours forcés…