Monsieur le Premier ministre, je reviens sur la réforme des retraites.
Vous opposez, dites-vous, un « non ferme et tranquille » aux Français. Or les Français sont de plus en plus nombreux à vous dire que votre réforme est injuste.
Elle est injuste parce qu'elle touche particulièrement les travailleurs qui effectuent des métiers pénibles, et pénibilité ne veut pas dire incapacité.
Elle est injuste pour ceux qui ont débuté leur carrière jeunes. Certains devront cotiser quarante-quatre ans sans gagner plus !
Elle est injuste parce qu'elle aggrave les inégalités envers les femmes, et c'est seulement maintenant que vous semblez vous en rendre compte. Elles sont déjà 30 % à attendre 65 ans pour liquider leurs droits à taux plein. Faute de cotisations suffisantes, elles devront, demain, travailler jusqu'à 67 ans.
Les Français sont de plus en plus nombreux à craindre non seulement l'injustice, mais aussi l'inefficacité de votre réforme. Ils ont bien compris que vous n'aviez pas trouvé le financement complet des retraites et surtout pas jusqu'en 2018. Financement qui pèsera essentiellement sur les salariés et qui se fera aux dépens des générations futures, lesquelles vont subir un véritable hold-up par le pillage du fonds de réserve des retraites. Financement qui se fera aux dépens des seniors qui devront rester plus longtemps au travail, ou sans travail, ainsi qu'aux dépens de l'assurance chômage, qui voit sa dette s'alourdir.
Le parti socialiste a fait des propositions…